lundi 5 décembre 2016

Championnat du monde Master de cyclo-cross en Belgique: 5ème dans le sable


Après des semaines d’entraînements et de courses, le point d’orgue de ma saison était le championnat du monde Master de cyclo-cross qui avait pris ses quartiers à Mol, en Belgique (et ce pour 3 ans).

Jeudi 1er décembre

Après un long périple débuté la veille (ayant cette fois pu poser sereinement 2 jours de congés), nous arrivons à Mol, et plus précisément sur la base de loisirs au doux nom de ZilverMeer, composé d’une grande forêt, de plusieurs lacs et de plages sans doute artificielles.
Je suis contente de revenir en Belgique, où j’avais fait mon stage fin d’études chez Alcatel à Anvers : malgré le côté peu attrayant de la ville, je m’étais beaucoup plu, les flamands étant fort sympathiques.

Il fait assez froid et un peu humide, avec un léger crachin type breton, de quoi ne pas nous dépayser.
Je m’étais renseignée sur le circuit avant de venir et en ayant vu sur des vidéos Sven Nys serpenter de toute sa puissance dans le sable, je savais que ce serait plutôt spécial, et j’avais même réalisé quelques entraînements sur la plage sans pour autant mesurer l’importance de la course à pied.

Le site est relativement original avec des gigantesques jeux de plein air, des lacs, des sous-bois et des « plages », le tout encadré par les fameuses baraques à frites ! :-)
On passe donc une bonne heure à découvrir ce circuit pour le moins atypique : il n’y a pas qu’un peu de sable, il y en a partout !
Même des buttes entières sont ensablées (on se demande comment il est arrivé là !).
La première partie « vélo » est plutôt aseptisée avec du bitume tout plat, quelques buttes en terre avec un escalier avant d’attaquer les hostilités : la traversée du sable !
On s’enfonce tellement que c’est quasiment impossible de traverser à vélo.
Je fais plusieurs tentatives notamment en faux-plat descendant : cela passe mais le cardio en prend en coup et la question se pose si on ne va pas plus vite en courant.

Ici Phil en action:


On traverse ensuite la plage sur une partie plus compacte (donc sur le vélo) avant d’en ressortir cette fois à pied avec une grosse poutre à sauter.
Il y a ensuite une nouvelle série de buttes en terre mais où seules les descentes passent à vélo, les montées étant raides, glissantes et défoncées !
On arrive ensuite sur le clou du spectacle : une énorme butte de sable qu’il faut gravir vélo sur le dos, avant de tenter la descente à vélo (toujours dans le sable et sans élan), ou pas…
Imaginer Mathieu Van Der Poal passer cette montagne de sable à vélo 2 jours plus tard, me semble totalement inhumain! :-)

On ré-enchaîne sur le vélo pour une portion plate puis c’est le parcours du combattant : traversée entière de la plage sur du sable profond !
Je le fais en marchant mais je n’ose imaginer l’effort que cela représente en courant.
La fin peut se faire à vélo mais on n’y gagne rien.
On reprend sur du chemin lisse à vélo, entrecoupé de bitume et d’un escalier à grimper, avant de rejoindre la ligne droite de l’arrivée.
Je suis décontenancée par ce parcours : la partie vélo est insipide, et les portions à pied sont redoutables !
Cela me fait penser au France de janvier dernier à Besançon, où la boue avait transformé le circuit en trail.
Dommage que Phil ne participe pas, car avec ses talents de coureur à pied, il pourrait tirer son épingle du jeu.
De mon côté j’ai bien peur que cela ne me convienne pas, d’autant que je n’ai pas couru une seule fois mis à part sur les portages de quelques secondes.
Je n’aime pas la course à pied principalement parce qu’à cause d’une mauvaise technique, je déclenche des inflammations du tendon fascia-latta (face externe du genou) au bout d’une vingtaine de minutes.

Petite rencontre avec Stéphane Loizeau, le champion breton des masters 50 : je suis tout à fait de son avis quand il dit que ce circuit est d’un niveau Elite, car seuls les pros peuvent traverser à vélo de telles portions de sable.
Pour nous, pauvres amateurs, ce sera, malheureusement pour ceux qui n’aiment pas courir, 1km de portage par tour !
C’est sur ce constat qu’on retourne au camping-car pour une soirée tranquille après avoir sympathisé avec des normands rigolos devant nous.


Vendredi 2 décembre

Durant la matinée, le parking se remplit de toute part : il y a une grande quantité de nations représentées même d’outre-Atlantique; ce sera un beau championnat !

Les femmes de plus de 50 ans et les hommes 60 ans et plus débutent les épreuves à 13h.
Pour moi, c’est échauffement sur le home-trainer.
Il commence à pleuvoir un peu.
13h40 : il est temps d’y aller.
On se retrouve avec les françaises : Alna Burato, Karine Temporelli et Pauline Sabin-Teyssedre (toutes 3 championnes de France dans leurs catégories).
Un peu de bavardage avant la mise en grille fait du bien pour faire tomber la pression ! 
Nos vélos sont inspectés (largeur des pneus, détection de moteur).
Nous sommes une trentaine dont 13 dans ma catégorie.
Au tirage au sort je suis placée en 1ère ligne entre une italienne et une américaine.
La pluie tombe un peu mais légère ; il règne une atmosphère curieuse : il fait déjà sombre et calme.
On ne retrouve pas l’ambiance des cyclo-cross belges qu’on peut voir d’habitude notamment parce qu’on est un vendredi et que ce n’est pas une épreuve élite.
14h : c’est le départ, que je ne loupe pas, me plaçant environ 5ème.
Alna ne tarde pas à prendre la tête. Karine me dépasse peu après et je parviens à la suivre jusqu’à la première traversée de sable où cela se gâte : je perds déjà quelques secondes sur cette portion. Je perds 2 places sur la suivante ; dur dur…
La traversée complète de la plage me lamine les jambes ; je n’ai jamais eu de telles sensations ! Mes muscles sont tétanisés lorsque je remonte sur le vélo et je mets plusieurs secondes à retrouver de la vélocité.


Crédit photo: Christophe Trochon
Les escaliers qui suivent peu après me semblent faciles à côté.
Mon vélo S1NEO est excellent, très réactif sur ce terrain roulant et suffisamment léger pour les portages.
Je finis mon premier tour en relançant sur le bitume quand je me fais surprendre sur la droite par 3 concurrentes à bloc comme sur une course sur route !
Je prends immédiatement la roue et récupère une place.
Pour la suite ce sera la bataille : une allemande et une britannique me collent au train ; elles courent plus vite que moi dans le sable où elles me dépassent ; je ne récupère que sur le vélo où dans les buttes raides (c’est le seul endroit où je cours mieux).
L’allemande me met la pression, d’autant qu’elle pousse des cris gutturaux dans chaque descente de butte, limite elle fait peur ! :-)
Phil m’encourage tout ce qu’il peut depuis la zone de dépannage qui se trouve entre les 2 traversées de plage, mais pour moi c’est l’enfer : courir dans ces tranchées de sable avec le vélo dont le pédalier me tape dans le dos à chaque foulée, c’est vraiment tout sauf une partie de plaisir !
Très essoufflée, j’ai de plus en plus de mal à remonter proprement sur le vélo, ne sentant plus mes pieds ni mes chevilles, comme si j’avais 2 bouts de bois à la place des jambes. 


Au 3ème tour, je trébuche dans le sable en reposant le vélo au sol et prend un violent coup dans le genou droit. La lucidité commence à me manquer.
Mais les spectateurs présents sont au top : ils encouragent tout le monde avec leurs « go ! » et leurs « hop, hop hop » ; cela me redonne de l’énergie pour terminer même dans un état second.
Je sauve de justesse la 5ème place dans ma catégorie remportée par Karine qui a fait une brillante remontée. Alna gagne le scratch avec une belle avance ; et Pauline, adepte de course à pied, est également championne du monde en 35-39 ans : bravo à elles !
Je fais une petite récup’ sur le home-trainer après la course : j’ai les jambes tellement dures que je n’arrive pas à tourner à plus 85 tr/mn, là où je fais du 105 habituellement !

Voilà donc ce championnat terminé pour moi avec un sentiment mitigé : d’une part, je pense que j’étais prête physiquement et mentalement; j’ai tout donné, j’ai suivi le programme d’entraînement à la lettre ; sur le vélo j’avais de bonnes sensations les jours précédents.
D’autre part je ne pouvais pas performer sur un tel circuit parce que je n’ai aucune facilité ni préparation en course à pied et que mes jambes n’étaient pas en mesure de le supporter (j’ai eu des courbatures pendant 2 jours ensuite :-) ).
Le point positif, c’est que je sais maintenant ce qu’il me faudra travailler pour espérer gagner des minutes si je reviens là-bas, et que généralement, en course à pied, on ne peut que progresser surtout avec Phil qui connaît les bonnes techniques. Et chez nous, ce ne sont pas les plages qui manquent ! 
Quand on ne gagne pas, ou qu’on n’atteint pas son objectif, cela donne de nouvelles perspectives, de nouveaux défis à relever, et je n’y manquerai pas en 2017.

Un grand merci tout de même :
-       à Phil qui m’a supportée depuis le début de la saison et accompagnée jusqu’en Belgique
-       à Stéphane Gourmelon qui me fait tant aimer l’entraînement même les plus durs, et qui m’a aidée à ne rien lâcher mentalement : toujours les mots justes ; c’est aussi à cela qu’on reconnaît la grande qualité d’un coach
-       à nos familles, très impliquées pour nous aider

Ci-dessous une vidéo des Elites à l’oeuvre sur cet incroyable circuit !
https://www.youtube.com/watch?v=qiwcDW_xxc4

lundi 21 novembre 2016

Championnat de France Masters de cyclo-cross: 2ème à Monampteuil!

Cette année, le championnat de France Masters de cyclo-cross avait lieu en Picardie, sur le site du lac de Monampteuil (Axo-plage).

Je sentais la forme physique revenir depuis le cyclo-cross de St-Maugan, où j’avais retrouvé mes jambes, en plus équipée de mon nouveau vélo S1NEO et des roues Asterion Edition One!
J’avais aussi totalement confiance par rapport au programme d’entraînement de Stéphane, toujours adapté à mon niveau et à mes sensations.
Les jours précédant le championnat ont pourtant été durs, car j’étais overbookée au travail: le cerveau constamment en ébullition, j’ai mis le turbo pour terminer une foule de tâches dans le temps imparti, sans jamais savoir dire « non ».
Vendredi, avant de prendre la route l’après-midi, j’ai passé 5h en télétravail non-stop avant de me jeter sur le home-trainer pour 30 mn d’oxygénation qui m’ont fait un bien fou.
Phil était également au taquet, mais ne faisant pas la course, ce n’était pas trop gênant mis à part pour conduire pendant 7h.
Enfin nous sommes partis pour la Picardie, en passant par la Normandie afin d’éviter les bouchons de la région parisienne.
C’était aussi notre premier voyage en camping-car et on a réellement apprécié. Le soir on a dormi sur une aire un peu bruyante (j’ai découvert que les routiers faisaient chauffer les moteurs des camions trèèèèèès longuement) mais on n’a pas eu froid malgré les 4°C dehors.
Le lendemain, nous arrivons au lac de Monampteuil peu avant 11h.
Le site n’est pas encore ouvert ce qui nous laisse le temps de nous installer.
Vers 12h, je trépigne d’impatience et on peut aller faire la reco. C’est un très beau parcours, sec pour l’instant, avec de nombreux virages serrés dans la prairie, quelques buttes dont l’une bien raide que je passe en force avec le Cannondale aujourd’hui, des planches suivies d’un bac à sable sympa (avant-goût de la Belgique où nous mangerons du sable), un grand escalier, des dévers… Tout y est.
Ce n’est cependant pas très technique (pas de singles en sous-bois) ni pentu.
En tous cas bravo au CC Chavignon pour cette excellente organisation.
Le circuit passe au bord de la plage (car oui, il y a une plage, et un grand lac; nous sommes en fait dans une base de loisirs qui doit être très agréable l’été).
Phil prend le temps avec moi de me montrer les meilleures trajectoires mais aussi comment m’engager dans le sable afin de ne pas perdre de vitesse: je faisais tout l’inverse de ce qu’il faut faire.

Après cette reco bien faite, on passe le reste de la journée à bouquiner, se promener aux alentours, prendre de nouvelles de nos filles restées en Bretagne où la météo est exécrable…
La météo devient d’ailleurs ma préoccupation majeure: ils annoncent un vent très fort et beaucoup de pluie pour demain matin. Si le froid se rajoute à cela, ça va être terrible!
Je prépare donc des équipements en conséquence sachant que je supporte mal le froid couplé à l’humidité.
En fin d’aprèm, les autres bretons viennent nous voir: Hervé, Eric Pommelet, Eric Perrot, mais aussi les morbihannais avec notamment la famille Glon!
A côté de nous, il y a pas mal d’autres camping-cars. Le soir, un de nos voisins se met même à parler à ses vélos, fixés sur le porte-vélo arrière: « bonne nuit mes petits, portez moi chance demain! » :-)

La nuit est pour le moins agitée avec des vents violents puis la pluie à partir de 5h. On ne dort donc pas très bien.
Réveil à 6h15 pour moi puis tout s’enchaîne: gatosport, préparation habituelle… Phil s’occupe de mes vélos; je suis un peu nerveuse quand même.
A 9h, je n’ai plus qu’à monter sur le home-trainer pour me réchauffer; il n’y a plus que des averses éparses; cela semble se dégager un peu. Par contre le terrain sera bien trempé.
9h45: on attend dans le grand vent au bord de la plage pour l’appel des coureurs. Les masters hommes de 60 ans et plus partent avant nous.
La grille de départ des filles n’est pas vraiment respectée. Je suis en 3ème ligne. Nous sommes 24 au départ.
10h02: plus un bruit; même la pluie s’est arrêtée et c’est le top départ ! Pas trop mal pour une fois, je place rapidement 4ème dans les premiers virages rendus glissants par la pluie.
Devant, Alna Burato et Karine Temporelli (qui est dans ma catégorie), toutes deux championnes d’Europe masters, ont pris la tête.
Manuella est 3ème et chute en glissant!
Elle repart assez loin derrière, ayant eu un souci de dérailleur. :-(
Peu efficace dans les virages, je perds 2 places ensuite et suis talonnée par une fille de ma catégorie.
On saute les planches, je relance derrière pour arriver le plus vite possible dans le bac à sable et hop, ça passe comme dans du beurre breton!
Je me fait doubler peu après (encore dans un virage!) mais récupère ma place en prenant la bonne trajectoire tout en haut d’un dévers un peu plus loin.
Maintenant je me mets à fond. Manuella finit par revenir sur moi, change de vélo et me passe un peu après. C’est sans doute cuit pour rejoindre la tête mais elle donne tout.
Je suis toujours suivie de près par une concurrente. Il faut creuser l'écart.


Les seuls endroits où j’arrive à la distancer c’est dans les buttes raides, que je passe assez aisément à vélo avec le S1NEO, ayant une cassette adaptée.




A ce propos, le S1NEO est au top; je l’avais déjà testé au cyclo-cross de St-Maugan: excellente géométrie, hyper maniable, on est bien posé dessus sans compter qu’il est vraiment esthétiquement superbe. Les roues Asterion sont rigides tout en restant confortables. Je suis ravie du vélo dans son ensemble!
J’ai même eu des compliments élogieux à son égard de la part d’autres coureurs!

Les 2 derniers tours, je m’applique à ne pas faire de fautes pour assurer ma 2ème place, sachant que je ne suis pas au niveau pour revenir sur l’avant. J’ai de bonnes sensations pourtant, même si un circuit plus pentu m’aurait mieux convenu.
C’est l’excellente Alna Burato qui remporte la course; Manuella est 5ème, moi 6ème, sa soeur Patricia un peu plus loin, mais 3ème de sa catégorie!
Ce sont de bons résultats, vue la concurrence, même si Manuella aurait certainement pu batailler pour la 1ère place, tandis que moi, non, cette fois-ci; je n’ai donc aucun regret de terminer 2ème, si ce n’est de n’avoir pas un peu levé le pied au travail cette semaine pour arriver plus détendue et avec plus de jus nerveusement.

Avec Manuella et Patricia!


Après la course, alors que je récupère sur le home-trainer, les copains bretons commencent à arriver avec la Dream Team de l’EC Pluvignoise qui s’installe à côté, mais aussi le discret champion Jean-Michel Huby (le papa d’Antoine, actuel leader de la coupe de France de cyclo-cross en cadets!)
Pas de doute ils ne se prennent pas la tête chez les Huby: c’est le vélo passion, aux sensations, toujours dans un esprit ludique!
On commence tout de même à causer entraînement (je vante au passage les mérites du home-trainer) et je finis par faire un deal avec Jean-Michel: si Antoine me donne des cours de technique dans les virages, je lui offre un Garmin pour s’entraîner! :-)

Côté résultats de nos bretons justement:
Marcel Hédreux champion des Masters 8, le finistérien Maurice Leroy 9ème
Joël Glon (le papa), 16ème en Master 7
Stéphane Loizeau, champions des Masters 5: bravo à lui, il est toujours aussi fort!
Hervé 4ème dans la même catégorie, Eric Perrot 13ème
Eric Pommelet 3ème en Master4
Jean-Michlel Huby 3ème en Master3
Mick 7ème et David Toullec 8ème en Master2

Prochaine grande étape: le championnat du monde masters en Belgique à Mol, dans 15 jours!

Un grand merci:
- à Phil qui m’a accompagnée (j’espère qu’il pourra courir à nouveau bientôt), à fois chauffeur, mécano, psy… (bon il n’a pas fait la cuisine, ni la vaisselle, chacun son job!)
- à Stéphane Gourmelon avec qui c’est un plaisir de d’apprendre à s’entraîner; arriver en forme le jour J, ça n’a pas de prix!
- à nos familles, nos filles (j’ai tellement à cœur de bien faire pour elles! :-) )
- à S1NEO pour le co-factory sur le cadre NEOCX02: de la balle!
- à Benoît qui m’a monté les roues Asterion Edition One assorties
- aux organisateurs et aux photographes

lundi 7 novembre 2016

Cyclo-cross et entraînement: on ne lâche rien!

Quelques nouvelles de ces dernières semaines durant lesquelles j'ai pas mal travaillé à l'entraînement, motivée comme toujours.
J'ai participé au cyclo-cross de Planguenoual, le 22 octobre, sur la côte de Penthièvre: le circuit n'était pas très agréable  (portions de prairie tabassantes) mais intéressant avec de nombreux de portages.
J'ai pu remporter mon premier bouquet, devant les prometteuses Noémie et Axelle.
Le dimanche suivant, il n'y avait aucune course à proximité. J'ai donc choisi de faire un chrono sur la Gentleman Franck Bonnamour à Lannion, en compagnie de Fred Le Marrec de Véloland, très bon coureur de 2ème catégorie et excellent vététiste.
On s'est fait plaisir dans l'effort, même s'il était beaucoup plus soutenu pour moi que pour Fred qui s'est remarquablement adapté à mon rythme.
Nous remportons l'épreuve en catégorie mixte.
J'ai été subjuguée par un tandem à assistance électrique composé d'un jeune handicapé qui pédalait à l'avant, ce qui est rare, avec son accompagnatrice derrière: sa joie à l'arrivée était extraordinaire!

Cette semaine a été relativement difficile au niveau de la charge d'entraînement. J'ai pourtant eu une énorme motivation à enchaîner les séances, toutes différentes mais avec des intensités. J'avais l'impression que mon corps s'adaptait bien à l'effort.
Ce n'est que vendredi après-midi que j'ai senti la fatigue m'envahir, accompagnée d'un refroidissement avec un début de rhume.
Samedi, avait lieu le cyclo-cross de Thorigné-Fouillard, également support du championnat de Bretagne Masters.
Je savais d'avance que ça allait être dur pour moi après les exercices et les intensités de la semaine. Stéphane m'avait prévenue!
Sur place, on est agréablement surpris par l'accueil chaleureux des jeunes du Centre Labellisé d'Entraînement du 35, qui organisent l'épreuve: sourires, amabilité, clarté des informations... Bravo à eux!
Le circuit est vraiment excellent lui aussi: de la prairie (qui tabasse), des côtes, du sous-bois technique, un escalier, des planches en montée, un passage sous un porche, une nouvelle zone sous les pins en dévers... Il y a tout pour s'éclater!
Au départ nous sommes une dizaine de filles avec les juniors et cadets, seulement 2 en masters dames mais pas des moindres puisque ma copine Manuella (qui était dans le top-10 national il y a 2 ans), fait son retour dans les sous-bois quelques mois après la naissance de sa petite Julie.
La course est lancée à 13h15 et je loupe complètement mon départ, ne parvenant pas à enclencher ma pédale. Je mets du temps à remonter quelques concurrentes et concurrents par la suite.
Manue et Betty sont en tête. Je ne parviendrais jamais à suivre leur rythme.
Mes sensations sont très mauvaises, ce qui ne m'était pas arrivé depuis longtemps: les jambes brûlent, la lucidité est absente, je n'ai pas du tout de jus... :-(
Noémie, cadette en pleine progression, revient sur moi.
A cela se rajoute un mal de dos terrible. Mes muscles sont tétanisés; je ne sens plus mes pieds sur les pédales.
Je n'ai qu'une hâte, c'est que la course se termine tant je souffre aujourd'hui.


Crédit photo: Gwen Garot
Manue remporte brillamment l'épreuve, maillot de championne de Bretagne Master à la clé. Je suis très heureuse pour elle car elle n'avait encore jamais décroché ce maillot en cyclo-cross.
C'est mérité et vu son niveau, elle va donner du fil à retordre aux plus jeunes en espoirs/élites! ;-)

3ème pour moi aujourd'hui, mais loin de mon niveau habituel.
J'ai du mal à accepter de me sentir aussi faible, mais il faut passer par là pour surcompenser ensuite.
J'attends avec impatience d'être en forme pour les futures échéances: le championnat de France Masters en Picardie, puis le Mondial Masters en Belgique le 2 décembre!

Ensuite, place à une petite récup', pendant qu'Antoine Huby, qui vient de remporter haut la main la course des cadets, vient taper la discute: bien sympa ce jeune coureur! :-)

Du côté des hommes, nos copains Hervé (ci-dessous sous le porche) et Jean-Marc font 2 et 3 en masters 50.


Phil a stoppé sa saison pour laisser complètement guérir sa tendinite et ses maux de dos, mais m'accompagnera pour la suite. Un grand merci à lui pour son soutien!

dimanche 6 novembre 2016

Le Home-trainer connecté Computrainer: au top!

Avec notre club Team Armorique, nous avons récemment eu le privilège de tester un nouveau concept de home-trainer connecté: le Computrainer!
Il s'agit de réaliser une séance en groupe, chacun équipé de son propre vélo et d'un système appelé Computrainer comprenant un support pour la roue arrière, avec un rouleau (comme un home-trainer classique),  un capteur de cadence que l'on place sous la pédale, un contrôleur qui va permettre de régler la force du Computrainer.
Toutes les machines sont reliées à un ordinateur qui collecte les données de chacun, nécessaires à la bonne réalisation des exercices.

On commence par calibrer le Computrainer à l'aide du contrôleur: il suffit de pédaler très vite pendant quelques secondes et régler la force du rouleau selon la valeur affichée qui doit être comprise entre 1.9 et 2.3.
Comme le pneu chauffe au cours de la séance, on aura à recalibrer de temps en temps.

Quand tout le monde est prêt, chacun voit son nom et ses valeurs apparaitre sur l'écran géant et c'est assez marrant de comparer rien que les fréquences cardiaques au repos! :-)
C'est aussi très motivant d'être en groupe avec un coach, plutôt que tout seul dans son garage.
 
On réalise d'abord un test de 8 mn au seuil, c'est à dire presque à fond, pour déterminer la FTP (Functional Threshold Power) de chacun, en watts.
Cela permet de définir les zones de puissance propres à chaque cycliste, pour un travail optimal.

L'intérêt par rapport à un home-trainer classique, c'est que toutes les données sont affichées sur le grand écran en face de vous: cardio, cadence, puissance, timing... et surtout différentes couleurs permettent de savoir si on se trouve dans la bonne zone (en particulier de cadence et de puissance).
On se focalise principalement sur ces données plutôt que sur le cardio car ceux sont elles qui vont permettre de réaliser la séance efficacement.
Donc, on peut se concentrer uniquement sur l'effort, et essayer de rester en couleur verte autant que possible. Un décompte a lieu à chaque début de série; on sait donc ce qu'il nous reste à tenir.
En fond d'écran un paysage défile comme si nous étions sur le terrain, ce qui rend les conditions plus réalistes (on grimpe une côte, le Computrainer s'adapte rendant le pédalage plus dur, sans que nous ayons à changer de braquet), le tout accompagné de musique dont le rythme change selon l'exercice.
Au fil des séries au seuil, certes on commence à avoir mal aux jambes, on transpire, le souffle devient court, mais la fameuse récompense due à l'effort est bien là: adrénaline et endorphines nous font un bien fou!

Le même entraînement peut-être réalisé sur home-trainer classique, mais cela demande plus d'attention, puisqu'il faut en permanence vérifier les watts, la cadence, le timing, voire le cardio et adapter la force du home-trainer en changeant le braquet.
Au point que j'en arrive parfois à écrire toute la séance sur un post-it pour ne pas avoir à calculer la durée de chaque séquence d'exercice, ni à me souvenir des zones de puissances.
Je dois avouer qu'il y a un an, le home-trainer était loin d'être mon meilleur ami; je préférais encore passer l'aspirateur. :-)
Maintenant je ne peux plus m'en passer, et j'ai encore plus adoré m'entraîner avec le Computrainer.

Suite à cette séance de découverte, nous pouvons affirmer que tous les coureurs présents sans exception ont été conquis, y compris ceux qui n'aimaient pas le home-trainer!
Que vous soyez débutant, confirmé, cyclo, routier, vététiste, triathlète, homme ou femme, le Computrainer s'adaptera à votre niveau et vous fera travailler aux justes valeurs.
Dans tous les cas, on en ressort ravi et gagnant!

Crédit Photo: Le Télégramme


Ce home-trainer connecté est plutôt nouveau en France, et, chance pour les Finistériens du nord, des séances sont programmées chez Hobby Cycles à Brest à partir du 15 novembre!
L'avantage, avec la météo qui devient hivernale, est également de s'entraîner au sec et efficacement, plutôt que d'aller rouler sous la pluie, le vent, le froid, tout en faisant attention à la circulation.

On peut s'inscrire à une seule séance (4,99 €) , ou enchaîner tout le cursus, comme un stage sur un mois à raison de 2 séances par semaine, permettant de mesurer ses progrès à la fin en refaisant un test au seuil.
Toutes les infos sont ici (après inscription sur le site):

Merci à Stéphane Gourmelon de nous avoir fait découvrir cet outil magique, qui j'espère connaîtra du succès dans la région brestoise!
N'hésitez pas: l'essayer c'est l'adopter!

lundi 17 octobre 2016

Début de saison de cyclo-cross

Le mois d'octobre, rime avec cyclo-cross et ses chemins encore secs et enjolivés des couleurs de l'automne.
On a repris par une épreuve FSGT autour de l'étang de Plestan, sur un circuit "à l'ancienne".
J'ai pu bien me tirer dessus avec les hommes de la catégorie 2, avec qui je termine 4ème. Phil finit 1er VTT en catégorie 1.


Ce dimanche, nous étions en déplacement dans le Finistère nord, sur le site classé de Kerlouan-Ménéham, une vraie splendeur dans les dunes en bord de mer, sous un magnifique soleil.
On retrouve avec plaisir les coureurs finistériens: l'ambiance est toujours excellente, des minimes aux élites.
Yffic, l'organisateur, a encore fait très fort avec un circuit spectaculaire (certes roulant, mais éprouvant avec le vent soutenu, les fameux escaliers), et des dotations pour tous les participants (c'est bien la seule course où tout le monde fait la queue pour rendre son dossard et recevoir sa prime! :-)).
Nous sommes venus en famille avec le camping-car, ce qui nous permet de manger sur place à midi.
Phil ne court pas aujourd'hui, craignant encore pour son tendon d'Achille dans les grimpettes d'escaliers.
A 14h30, c'est mon départ avec les juniors et cadets. Nous sommes pas moins de 16 filles (dont 8 cadettes!).

No stress! Le cyclo-cross c'est que du bonheur! :-)

 
C'est Maïna qui prend les devants, tandis que je m'accroche entre la 2ème et la 3ème place. Maëva la championne de Bretagne me dépasse au 2ème tour pour reprendre la tête un peu plus tard. De mon côté je donne tout pour conserver ma place.
Mes petites m'encouragent, mais aussi toutes les autres filles dont elles ont appris les prénoms! :-)



Les sensations sont plutôt bonnes après plusieurs semaines d'entraînement spécifique, toujours avec l'aide précieuse de Stéphane. Curieusement les séances les plus dures ne sont pas celles réalisées sur le terrain (route ou CX) mais bien celles effectuées sur le home-trainer, capteur de puissance à l'appui: rester dans les zone de puissance requises relève parfois du défi! :-)
Julie Tréguier (championne BZH junior l'an dernier) bataille fort derrière moi. J'arrive à résister jusqu'au bout et termine donc 3ème, derrière Maëva et Maïna, le rayon de soleil du Finistère, toujours en progression! Phil est heureux de lui avoir prêté des roues Asterion carbone pour sa saison.

Pendant la course des élites hommes, Phil en profite pour aller pédaler sur la côte.
C'est Mathieu Boulo qui l'emporte devant Tony Periou, sélectionné pour le championnat d'Europe à Ponchâteau, qui était un peu dans le dur selon lui.
Lionel et Youenn de notre club terminent dans le top 30! Ils se sont bien amusés.

Après un interminable protocole durant lequel nous avons bien le temps de discuter avec les collègues, on se voit remettre un énorme panier garni, une belle agapanthe et une prime (70 €), pour conclure cette journée radieuse.

Merci à tous les photographes pour les superbes images!

Petite pub enfin pour mon coach, Stéphane, qui propose des séances de Computrainer à Brest, chez Hobby Cycles!
Le concept est nouveau en France: il s'agit de faire du home-trainer connecté, avec un vrai parcours à réaliser, sur son propre vélo de route équipé d'un matériel de pointe (détection de la cadence, de la puissance, etc..)
La première séance d'entraînement aura lieu mi-novembre.

lundi 3 octobre 2016

Fin de saison VTT et nouveaux horizons pour le Team Armorique

Durant ce mois  de septembre, on a profité de l'été indien pour rouler et pratiquer aussi d'autres sports comme le stand-up paddle.

Phil souffrant toujours d'une tendinite au tendon d'Achille, il n'a pas pu reprendre l'entraînement de suite.
De mon côté j'ai participé:
- à un stage de cyclo-cross avec les super coachs du CD29 (Arthur et Stéphane), et des jeunes coureurs fort motivés
- aux 3h VTT de St-Renan en duo, avec mon collègue de club Youenn. On s'est bien amusés et nos cardios ont été soumis à rude épreuve sur ces efforts courts et intenses. Le circuit n'était pas très technique mais comportait plus de 100m de dénivelé au tour.
- à la finale de la coupe de Bretagne de VTT XC qui s'achevait ce week-end à Loudéac

Petit retour sur cette dernière course de VTT:
Dès la reco, je suis particulièrement contente de ce circuit ludique, composé de bosses de bicross, d'une descente en escaliers, de quelques portions roulantes mais tabassantes ainsi que d'un sous-bois en mode "up & down", très éprouvant à la fois physiquement en technique de montée de raidards.
Petit souci, cela fait quelque temps que je ne suis pas à 100% de mes capacités, ayant moi aussi des douleurs derrière le genou droit (dû à un déplacement du péroné, depuis le championnat de France à Montgenèvre!). Ayant traîné pour aller chez mon ostéo préférée, certains muscles ont subi une inflammation. Les chutes que j'avais faites étaient pourtant anodines, mais il ne faut jamais en négliger les conséquences...
Donc, pas de chance sur cette épreuve, où les douleurs me prennent dès le 2ème tour, m'obligeant à lever le pied.
Anaïs et la normande Séverine font une excellente course. Je termine 3ème.
Merci à tous pour les encouragements.


On a aussi l'occasion de discuter avec JY Rannou, 2ème en master au coude à coude avec Eric Pommelet toujours aussi affûté: son Trek tout-suspendu est assez surprenant; hyper light, très performant, il en est très content d'autant que certains parcours de XC deviennent assez cassants.

Enfin ce dimanche, nous avons participé avec grand plaisir à la traditionnelle rando VTT "La Lou-Anne", organisée par le club de nos débuts (VTT Pleumeur-Bodou).
Pas moins de 1400 engagements ont été relevés entre le VTT, les randos cyclos, et pédestres!
On s'est bien amusés à rouler avec notre fille aînée Anaëlle (toujours aussi passionnée), et ses copains de l'école de VTT. Ils nous ont impressionnés car le parcours, certes court (25 km), comportait quelques bosses à fort pourcentage et une descente assez difficile, le tout dans la joie et la bonne humeur!

Notre petite famille à l'arrivée:


A part cela, le monde du vélo est comme tous les ans en pleine période de mercato.
Bonne nouvelle pour notre Team Armorique qui prend une nouvelle dynamique avec plusieurs nouveaux sponsors dont l'excellente marque de roues Asterion, et quelques prometteuses recrues dont des triathlètes brestois.
Autant dire que l'ambiance est au beau fixe dans le club!

De mon côté je suis également heureuse de représenter la marque S1NEO avec qui je viens de signer un co-factory au sein de la S1NEO Team Connect, pour la saison de cyclo-cross.
Mon futur compagnon des sous-bois, sera tout beau et équipé de roues Asterion:

mardi 23 août 2016

24h du Mans Vélo 2016: génial!

Après des vacances revigorantes sur l’île de Ré avec nos amis de longue date, nous avons repris les vélos de route pour participer avec le Team Armorique aux 24h du Mans vélo, qui nous avaient complètement emballés l’année dernière.
Pour Phil, ce n’était pas la forme parfaite avec une inflammation au tendon d’Achille gauche, suite à la pratique conjuguée et probablement excessive de stand-up paddle dans les vagues et de trail.

Vendredi soir, nous arrivons au camping du Houx, attenant au mythique circuit Bugatti, sous un solide crachin. Pourvu que ça cesse : le breton n’aime pas l’humidité !
Nos coéquipiers arrivent plus tard dans la soirée.
Lionel le Prez et Cédric ne passent pas inaperçus avec leur navire amiral (beau et gros camping-car profilé).
D’ailleurs, je revois très vite mon opinion négative sur les camping-cars (moches, encombrants, poussifs sur la route) après quelque temps passé dedans : c’est trop confort ! Une vraie petite maison sur roues ; j’en veux un ! :-)

Samedi matin, on se lève assez tôt après une courte nuit (les motos ayant fait des runs sur la route longeant le camping), ponctuée de quelques averses.
A 8h30 il est l’heure d’aller reconnaître le circuit, tout en passant par la traditionnelle photo sous l’arche Dunlop.


Cédric, routier expérimenté, nous explique les meilleures trajectoires selon le vent, qui sera très fort cet après-midi.
Peu après, Guillaume, triathlète qui nous accompagne et qui ne participe pas aux 24h, s’inscrit à la dernière minute sur le grand prix Bugatti, course Pass de 2h. Il sera généreux dans l’effort, souvent devant, et paiera un peu ses efforts sur la fin, mais, bravo à lui !
A midi, une nouvelle averse nous inquiète un peu, mais le beau temps sera de la partie ensuite.
Tout le monde est enchanté du circuit.
Lionel est tout excité par cette nouvelle expérience et n’en peut plus d’attendre d’en découdre.
Il a aussi réglé la TV dans le camping-car pour regarder partiellement les JO de VTT (course dames avec notre PFP nationale).
On est un peu tristes pour Pauline qui a abandonné les JO, mais c’était sans doute trop lourd pour elle, après ses déboires cette année. On lui souhaite le meilleur pour la suite de sa carrière. Elle peut le faire ! Ceux qui se permettent de critiquer (en particulier les pseudo-fans et journalistes sportifs) devraient avoir honte.

15h : après les 16 hymnes nationaux, c’est le grand départ !
Frissons garantis !



Cédric, qui évoluait il y a quelques années en 1ère catégorie, nous épate en se plaçant très vite dans le groupe de tête (des DN1 dont S1NEO, également sponsors de l'épreuve, néo et ex-pros ont fait le déplacement, ça laisse entrevoir le niveau).
Le bon placement est sa spécialité.
Après 1h de course, où Cédric termine dans le top15 (sur 471 équipes), c’est Emeline qui prend le relais.
Notre spécialiste du cyclo-cross (championne de France junior en 2014) est un peu fatiguée après une dure semaine de travail chez Décathlon, mais toujours bien puissante sur ce type d’épreuve.
Puis c’est Lionel, énervé comme un cadet qui enchaîne. Il termine dans un état d’euphorie avancé.
Le moteur est en route, la machine à blagues aussi. On ne va pas s’ennuyer !

De retour au paddock, je passe faire un tour au box n°37 où se trouve l’équipe de Pontivy dont Aurélien Daniel, avec qui on avait fait beaucoup de VTT il y a quelques années.
Devenu un excellent routier de 1ère catégorie, il a évidemment roulé dans le groupe de tête et a été surpris de voir les favoris équipés d’oreillettes.
A noter qu’il a réalisé le meilleur temps au tour du week-end !

Après avoir monté le cardio sur le home-trainer, je donne mes premiers coups de pédale sur la piste, prenant le relais de Lionel.
J’ai la chance d’accrocher assez vite un groupe qui roule à mon rythme. Le vent est hyper fort dans la partie descendante. Avec mon gabarit, je ne dois pas lâcher les roues.
Un peu plus tard, j’accroche le groupe de tête (bon, pour 1 tour seulement). On a l’impression d’être dans un train infernal à 40 km/h !
Le cardio monte haut dans la bosse Dunlop, mais c’est un plaisir de se faire mal dans de telles conditions.


Je lâche ensuite les cadors pour retrouver un peloton plus calme.
Les sensations sont grisantes : c’est la seule course qui transforme le cyclisme sur route en sport de glisse tellement les courbes des virages sont larges et le bitume bien lisse !
Au campement, ça me fait plaisir de voir l’engouement des copains pour l’épreuve et leurs méga-sourires après leurs relais, plus forts que la fatigue !
Bien installés dans le camping-car du Prez, on tape la discute en attendant les relais nocturnes.
Je passe près de 30 mn à rire non-stop, grâce à Lionel, qui me raconte les aventures rocambolesques du club sur le Tour du Pays de Lesneven deux années de suite, ou comment des artistes pas préparés réussissent à faire n’importe quoi parmi les 1ère catégories !
On retiendra que le club s’était doté la 2ème année d’une voiture suiveuse hyper-profilée, à savoir la Coccinelle du magasin Breizh Bikes, notre sponsor, et que cela avait mis une ambiance terrible !

Peu après 23h je suis de retour au paddock à faire le hamster sur le home-trainer.
Les autres équipes présentes avec nous sont au top de la logistique : certains ont le PC avec le classement en live et les talkie-walkie, d’autres ont leur nourriture, des matelas.
De notre côté c’est un peu plus "roots".
Départ dans la nuit à la suite de Lionel (évidemment j’oublie d’activer ma lampe arrière) mais pour ce qui est de l’éclairage, pas de souci le parcours est illuminé !


J’ai l’opportunité d’intégrer un bon groupe dès la côte Dunlop ; on a l’impression d’entrer dans un parc d’attraction, de sauter dans le wagon en marche, excepté que les sensations sont ici mille fois décuplées par la conjugaison de l’effort et de l’adrénaline !
Quel plaisir d’appuyer sur les pédales, de se laisser aller dans les roues, de pencher le vélo dans les virages (tout en évitant les redoutables vibreurs) !
Après 1h de « whaouh que c’est bon ! », je quitte la piste pour laisser la place à Thomas.

De retour au campement suite à une douche chaude (quel luxe !), je sombre dans le sommeil pour 3 heures.
Phil est notre dernier relayeur mais avec son tendon d’Achille, il ne sait pas s’il pourra tenir jusqu’au bout.
Il aime tellement cette épreuve que c’est difficile pour lui de s’arrêter !
Nous somme 2èmes en équipes mixtes de 6 (sur 28) et environ 70 au scratch (sur 471). La 1ère équipe est plus forte que nous, mais on continue de batailler.
A 5h, le réveil est laborieux et je me traîne jusqu’au paddock pour me ré-échauffer.
Emeline est toute fatiguée aussi. On réalise qu’à 6 c’est un peu plus sport qu’à 8 comme l’année dernière.
Ce nouveau relais est magique également, car on assiste au lever du soleil sur fond de ciel bleu nuit.
Je commence à souffrir au fil des tours : l’acide lactique s’accumule dans les jambes. Ceci dit je suis bien plus à l’aise dans la bosse Dunlop (où j’ai même doublé un coureur de l’équipe Bretagne Jean Floc’h 2000 ;-) ) que sur le plat face au vent (où Mister Bretagne Jean Floc’h a mis une énorme mine ; jamais réussi à reprendre sa roue ! ;-)) .



 
Thomas enchaine, enchanté lui aussi de rouler dans de telles conditions.
Lionel et Cédric sont survoltés. C’est génial de les voir s’extasier sur le circuit, les relances, les relais avec les 1ères cat’…

Ci-dessous, Cédric mène devant Delalande! :-)


A la fin du petit déjeuner dans le camping-car, je me dis que j’y ferai bien une sieste.
Phil a trop mal au tendon, malgré son irrésistible envie de poursuivre, il laissera son dernier relais à Cédric.
A 12h, c’est le 4ème "ride" pour moi : les jambes tirent mais il faut profiter de l’instant présent.
Seul bémol : je ne parviens pas à trouver un groupe à ma convenance durant cette heure, ce qui fait que je mange du vent à plein régime.
Thomas et Cédric concluent nos 24h d’allégresse cycliste.
Nous finissons 2èmes de notre catégorie, et 62èmes au scratch.
L'épreuve est remportée par une des équipes S1NEO, comme l'an dernier.
A peine terminé on a déjà hâte à l’année prochaine, avec plein de nouvelles idées et peut-être 2 équipes ! :-)

Un grand merci à nos coéquipiers/ère, ainsi qu'à l'organisation, pour ce magnifique week-end qui restera parmi les meilleurs vécus sur un vélo de route !

mardi 19 juillet 2016

Championnat de France de VTT à Montgenèvre: un beau périple!

Cette semaine du 14 juillet, nous étions en vacances pour un grand déplacement dans les Alpes, à Montgenèvre, afin de participer au championnat de France de VTT, catégorie Masters, prévu de longue date.
Quitte à faire le voyage sur 2 jours, nous en avons profité pour rendre visite à notre copain Benoît, co-fondateur d’Asterion Wheels sur Lyon, qui nous a fait visiter sa petite entreprise: merci!
Il a même voulu me prêter de nouvelles roues carbone à jantes larges pour la compétition, mais on a préféré ne rien changer à la dernière minute.
Nous sommes tout de même repartis avec deux cakes au citron, car notre monteur de roue émérite est également un excellent pâtissier! :-)

Mercredi en fin d’après-midi, nous arrivons sur Montgenèvre, après avoir traversé l’interminable tunnel de Frejus et serpenté quelque peu en Italie.
Il fait relativement froid, un peu gris. Les pentes sont abruptes et recouvertes de sapins: cela fait longtemps qu’on n’avait pas revu la montagne!
Après notre installation dans un chalet-hôtel-spa (Anova), assez luxueux, on rejoint le parcours pour une première découverte.
Le vent est cinglant; les températures sont apparemment tombées très récemment. Nous retrouvons à pied d’œuvre le grand organisateur de ces championnats: Jean-Yves Conan, toujours à fond, en train d’installer des barrières.
Sachant qu’il est l’auteur du circuit, on peut s’attendre à du très corsé! ;-)

On commence la reco par la seconde partie qui est très technique. On pose le pied partout et on doit s’y reprendre à plusieurs fois sur certains passages.
Les descentes sont courtes mais raides et très caillouteuses: on n’a pas l’habitude de ce genre de terrain (je note dans ma tête: « construire un pierrier à la maison » ;-)).
On poursuit sur la 1ère partie, très physique avec une longue montée en lacets sur le flanc de la montagne. Nous sommes en compagnie de la meilleure junior française, Loana Lecomte (qui a fait 7ème aux Mondiaux!) et de sa collègue de club, toutes deux très sympathiques. Loana, qui possède un solide bagage technique, nous montre les trajectoires dès qu’on attaque la descente.
Il y en a une, en virage en épingle à gauche qui est très tendue avec une dalle rocheuse impressionnante. Pour l’instant, nous n’osons pas nous lancer.
La suite est assez chaotique mais on se laisse aller.
On aborde ensuite le Rock Garden: de grosses marches sous forme de blocs de pierre et de rondins: il peut faire peur mais s'enroule bien, même à faible vitesse.
On reprend la seconde partie technique; on bloque à nouveau sur des difficultés mais on commence à trouver nos marques.
La descente composée de gros rochers, qui est la nouveauté du circuit, ne passe toujours pas pour moi. La dernière, pleine de pierres roulantes ne me met pas à l’aise non plus.
On est donc dans un état d’esprit assez mitigé après cette première reco: certes on a le physique (et encore, nous n’avons pas ressenti l’effet de l’altitude pour l'instant), mais la technique dans ce type de descente un peu « chantier » n’est pas notre point fort.

Le jeudi 14 juillet, c'est la fête nationale mais aussi celle du VTT qui va commencer dès l’après-midi par les épreuves de XCE (XC Eliminator).
En fin de matinée, on retourne apprivoiser le redoutable parcours: on y met les moyens, tout comme les autres coureurs, en repassant plusieurs fois les difficultés, en cherchant les meilleures trajectoires, et essayant de vaincre l'appréhension dans les descentes. Les entraîneurs des teams encouragent tout le monde, donnent des conseils. On est agréablement surpris du bon état d’esprit général: personne ne râle; chacun attend son tour pour passer, le tout dans la bonne humeur quel que soit le niveau.
Physiquement je me sens bien, mis à part que je commence à subir l’effet de l’altitude dans la longue montée; on est quand même à 1900 mètres. Cela se traduit par un essoufflement important, sous le seuil cardio PMA. Ensuite le cardio sature et ne monte plus. C’est bizarre, assez dur à supporter, mais ce sera pour tout le monde pareil, excepté pour ceux qui vivent à la montagne.
Alors que j’en suis à mon 10ème essai dans la dernière descente pour enfin être à l’aise (après 3 échecs, 1 chute), Julien Absalon déboule à toute allure; ce doit être la première fois qu’il la descend, car il se fait surprendre et déclipse un pied. :-)
Phil a travaillé aussi de son côté. Il a repris confiance; ce n’est pas trop mon cas: je ne suis pas satisfaite notamment de mon manque de motricité.
Je sens vraiment le stress monter, beaucoup plus que sur le France de cyclo-cross par exemple, car il y a cet aspect « risque » à gérer en plus sur ce circuit de VTT de haut niveau.
Après avoir repris des forces à midi, on se repose puis on va chercher les plaques, dossards et transpondeurs. C'est une excellente idée de regrouper toutes les disciplines du VTT pour le championnat de France: on peut côtoyer les trialistes et les descendeurs (que l'ont voit décoller sur les sauts de la fin de piste).
On passe ensuite voir le Team Pro Fermeture, la top équipe bretonne, qui nous accueille chaleureusement. Ils nous proposent de faire l’échauffement chez eux demain pour ne pas avoir à déplacer notre camion, qui dort paisiblement dans un parking souterrain.
En fin d’après-midi, les épreuves de XCE débutent: Anaïs, notre championne de Bretagne va jusqu’en finale et avait largement sa place sur le podium, au vu de son temps de qualif, mais fait une petite erreur qui la relègue en 4ème position. On comprend sa déception mais depuis elle a accroché une magnifique 9ème place samedi en Espoir dames, malgré quelques soucis mécaniques.

Le soir au resto de l'hôtel, on se retrouve sur la table voisine de celle du champion olympique de VTT 1996: Miguel Martinez himself! On n’ose pas l’aborder car il est en pleine discussion avec son amie, en italien… :-)
Je passe ensuite une mauvaise nuit: hyper angoissée, je rêve des descentes et de chutes en tout genre… Cela promet!

Vendredi matin, c’est le jour J. On apprend avec effroi les terribles évènements survenus à Nice. On essaie de ne pas y penser; les infos anxiogènes sont à proscrire pour l’instant: on doit se concentrer sur la course.
Phil hésite à faire une dernière reco. Pour moi ce sera repos. J’en ai assez eu.
On passe voir le staff du Comité de Bretagne arrivé la veille: la pétillante cadette Maïna est déjà prête à aller rouler. Elle est aussi étonnée de la difficulté du parcours. Aux dires des habitués, c’est le circuit de XCO le plus élitiste qu’on ait jamais eu!
Elle me donne une astuce pour la fameuse descente à la dalle rocheuse, sur laquelle je bute toujours: apparemment on peut descendre plus facilement en se faufilant sur la gauche, en évitant toutefois d'embrasser le petit sapin qui fait le coin. :-)
J’y penserai tout à l’heure!
Arthur, son entraîneur, me conseille judicieusement de dégonfler mes pneus: je dois au moins être à 1.8 bar, alors que mon gabarit me permet de rouler à 1.2, surtout que je suis équipée de sections en 2.25.
On dépose également tout notre matériel au stand du team Pro Fermeture: roues de secours, home-trainer, pompe… C’est une sacrée logistique!

A midi, nous dégustons des Gatosport Overstims (ayant oublié les miens à la maison), gentiment préparés par le chef cuisinier de l’hôtel.
Alors que la course des Junior dames démarre, sous l’ovation du public et du meilleur speaker de France, Eric Davaine, Phil se prépare pour y aller.
Je suis le Live sur Internet: Loana est en tête et réalise une énorme performance quand on voit son temps au tour (très proche de celui de Pauline FP le lendemain)! Je suis contente pour elle. A une honorable 13ème place, on retrouve Océane, la bretonne du team Cube Côtes d’Armor.
La course de Phil démarre à 15h; je suis hyper stressée, pour lui comme pour moi. Pourvu qu’on ne se fasse pas mal, qu’on n’ait pas de regrets et surtout qu’on prenne du plaisir!
Un tel déplacement, un tel investissement dans notre passion nous met la pression pour atteindre nos objectifs.

Afin de me calmer, je finis par consulter ma messagerie pro et commence à répondre à mes mails de boulot! Cela peut paraître étrange mais ça me vide la tête et me permet de me concentrer sur autre chose.
Vers 15h30, je prends mes affaires, enfourche mon fidèle VTT Open, et descends vers les stands.
Phil et les autres coureurs bretons sont toujours en course.
J’installe mon TillStart (home-trainer) et commence à m’échauffer: il fait meilleur, dans les 18°C mais avec de bonnes rafales de vent. Cela me convient parfaitement; on dirait des températures bretonnes!
Les gars ont terminé: Phil est mitigé; il a souffert de l’altitude et n’a pas pu s’exprimer comme il le souhaitait dans les côtes; l’un des cadors l’a aussi fait tomber dans la dernière descente où il lui a fait l’intérieur, plutôt que d’attendre 2 secondes… Il est quand même 24ème de sa catégorie et il est passé propre dans les côtes techniques sans jamais poser le pied. Je suis fière de lui!




Crédit photo: PixelBike

Romuald réalise une superbe performance en prenant la 3ème place de sa catégorie: bravo à lui!
Anecdote: c’est Julien Conan, super vététiste breton, qui ouvre toutes les courses avec son VTT électrique!

16h30: c’est mon tour d’y aller.
On se met en grille derrière les Masters « 50 ans et plus » : nous sommes une douzaine de dames.
Certaines ont beaucoup plus d’expérience que moi au niveau national (coupes de France, championnats…) et j’ai bien peur de ne pas être au niveau.
J’ai dans la tête ce que m’a dit Arthur hier: tout se joue dans la longue montée, au physique. C’est là qu’il faudra faire la différence.
Maïna vient m’encourager sur la ligne: sa joie de vivre me donne la pêche!
16h45: c’est le départ dans l’effervescence. Je me faufile de suite entre les dernières lignes de masters hommes pour espérer grimper sans être gênée.
Mais assez vite on doit poser le pied, pour repartir aussitôt.
Je suis essoufflée; coup d’oeil au cardio: seulement 160 puls! Pourvu que je ne sature pas déjà… :-(
Mais je rentre progressivement dans mon effort; les jambes répondent bien; je gère mon souffle; le cardio monte tranquillement tandis qu’on gravit la montagne.
J’atteins finalement la PMA au sommet, c’est quand même rassurant même si je me sens bridée par l'altitude. Sur le premier faux-plat descendant, vent de dos, je remets du braquet pour doubler un peu.
J’ai l’impression d’être en tête des filles, mais je n’en suis pas sûre.
On commence à descendre en enroulant plusieurs épingles qui nécessitent de la concentration, avant d’arriver à la fameuse dalle. Je prends la trajectoire de Maïna sur la gauche, spéciale petits gabarits, et en effet ça passe! Lentement mais sûrement, je poursuis jusqu’en bas. J’ai gagné un peu de temps sur ceux qui sont passés à pied.
En bas, les spectateurs commencent à s'amasser de part et d’autre du Rock Garden. J’entends les encouragements des bretons: c’est énorme, merci à vous!


Crédit photo: Paul Foulonneau

J’enchaine ensuite sur la zone technique (où m’attendent les roues de secours qui j’espère ne serviront pas, et Phil avec le ravitaillement).
Je me sens boostée pour remonter vers la 2ème partie du circuit.

 
Crédit photo: PixelBike

C’est là que je réalise que c’est une aubaine d’avoir baissé la pression de mes pneus: j’ai un super grip sur les cailloux, une bonne motricité: c’est génial!
Toutes les descentes passent bien, parfois un peu en vrac; je relance sur l’unique partie roulante du circuit avant de grimper à nouveau: j’adore ce genre de côte en singletrack technique.
Même la dernière descente ne me pose pas de souci malgré le tas de cailloux accumulé en bas. C’est la fin du premier tour. Je rejoints la zone d’arrivée sur l’herbe et apprends que je suis bien en tête; ça alors!
Tout le monde s’y met: le papa de Marine me donne les temps dans la zone de ravitaillement, tandis que celui de Maïna fait de même un peu plus haut.
Visiblement c’est dans la longue montée que je creuse l’écart. Alors je donne tout, malgré cette sensation d’être à court de souffle.

Lors de ce second tour, je commets quelques erreurs techniques (pose de pied) qui me coûteront sans doute quelques secondes.
Il faut rester concentrée; Stéphane, mon coach, me l’a bien dit.
En bas, je descends le Rock Garden: c’est assez drôle finalement!

 
Le papa de Maïna m’annonce que je continue de gagner du temps, mais que je ne dois surtout pas faire de fautes. Message reçu.
Manque de bol, à la dernière descente, je regarde trop ma roue avant (mon gros défaut) et m’affale sur le côté gauche. Pas de de mal; je repars aussi sec.
Les encouragements me redonnent de l’énergie: je suis à fond pour le dernier tour!
Une dernière fois la longue montée, avec tout ce que peuvent donner mon petit "moteur" et mes jambes heureusement bien présentes aujourd’hui, une dernière fois la descente rocheuse, dont je n’ai plus peur, une dernière fois le Rock Garden, puis le passage dans la zone technique pour récupérer un tube « coup de fouet » que me tend Phil…
« Pas de faute, pas de faute! » me crie Jean-Noël, le papa de Maïna… Je grimpe tout propre les dévers (que j’aime ce pneu arrière! :-)), me faufile dans les ornières, relance sur la passerelle, roule en équilibre sur les cailloux de la zone à trajectoires multiples. Je pose juste le pied sur les gros blocs, pour ne pas prendre de risque et repars sur le roulant, où j’appuie, j’appuie, avant d'entamer l’ultime côte: là je savoure, d’être là, d’avoir vaincu mes angoisses, de prendre du plaisir sur mon VTT… Je me laisse glisser dans la descente caillouteuse, le regard loin devant, avant de filer vers la zone d’arrivée, à fond!
Je croise Phil à nouveau: on a le sourire et enfin c’est l’arrivée, sous l’arche de Montgenèvre!
C’est une victoire qui me procure beaucoup d’émotion, tant la pression a été forte. Je ne réalise pas trop que j’ai remporté l’épreuve, avec 2mn25 d’avance…


 Crédit photo: PixelBike

Cela me fait d’autant plus plaisir que j’obtiens ce maillot dans ma discipline de prédilection: le VTT, par lequel j’ai découvert le vélo, il y a 12 ans, d’abord en rando, puis en compétition, moi qui n’avais jamais été sportive avant.

Le protocole a lieu un peu plus tard: le maire de Montgenèvre appelle à une minute de silence et à entonner la Marseillaise, suite à la remise des maillots, pour rendre aux hommage aux victimes de l’attentat de Nice. C’est un moment fort.

Samedi, nous repartons déjà pour nos contrées bretonnes, car nous reprenons le travail lundi, et allons retrouver nos filles, avec le sentiment d’avoir accompli de belles choses, même si Phil aurait voulu mieux profiter de ses qualités de grimpeur (mais je suis sûre qu’avec un entraînement ciblé, il pourrait mieux se préparer pour ce type de championnat).
De mon côté, outre les lacunes techniques en descente qu’il faut que je travaille en VTT, il serait bon que j’apprenne à mieux gérer le stress: je me mets une pression démesurée pour des courses de vélo, alors que qu’au travail, j’aime cela et je sais toujours la transformer en énergie positive. Je vais finir par me mettre au yoga! :-)


Tout simplement Merci:
- à Stéphane Gourmelon, mon entraîneur, qui m’a tellement apporté depuis qu’on travaille ensemble et grâce à qui j’ai appris à repousser mes limites
- à Phil, toujours là pour moi
- à tous les bretons qui nous ont aidés et encouragés sur place (Team Pro Fermeture, Comité Bretagne)
- à Jean-Yves Conan et son équipe pour l’organisation de ce championnat de France et pour ce circuit exceptionnel
- à nos parents qui se sont occupés de nos filles cette semaine
- à Benoît pour les roues Asterion, toujours au top, et pour le cake au citron qui m’a réconfortée quand j’étais trop stressée :-)
- à nos amis et collègues qui nous soutiennent dans notre passion!