mercredi 8 avril 2020

Ma vie de cycliste confinée: du virtuel au réel

Cela fait bien longtemps que je n’avais pas écrit de billets, les réseaux sociaux étant un vecteur de communication plus accessible et facile pour donner des nouvelles.
Mais j’avais envie de parler de mon ressenti sur cette période tellement particulière, qui nous force à nous recentrer sur l’essentiel.

Je ne sais pas s’il s’agit de simples intuitions ou de quelque chose de plus fort, mais dès le mois de janvier, Philippe avait déclaré ne pas vouloir se fixer d’objectif de compétition en 2020, ne pas réserver de vacances pour cet été, ne rien planifier. Ce n’est pas la première fois qu’il pressent des évènements à l’avance. Il devrait offrir ses services au gouvernement, bien dépassé actuellement! 😐

Au début du confinement, j’étais révoltée contre les incivilités de la population, l’impuissance des autorités face au nombre de victimes du Covid-19, toujours croissant, le manque de matériel pour les soignants, le fait qu’on ne puisse pas être testé à grande échelle, le fait qu’on laisse les gens mourir faute de traitement ou de place en réanimation…
J’étais aussi très anxieuse à cause du matraquage médiatique, des fake news. J’ai définitivement banni de ma vie BMFTV et consorts.
Puis j’ai compris que la colère, la peur, nous rendent vulnérables. Pour avoir un système immunitaire fort, il faut être confiant, positif, et chercher des solutions.

Au fil des jours, on a aussi trouvé notre rythme à la maison: oui, tout est plus simple, du moins dans notre cas, surtout que nous avons l’opportunité de pouvoir poursuivre le travail.
On a dû s’organiser, comme tout le monde. La première semaine a été chaotique entre la mise en place des priorités, à savoir le télétravail, l’école, la logistique pour les repas mais aussi le ravitaillement hebdomadaire, le fait de s’improviser professeur et de devoir y consacrer du temps.
Puis on a réalisé combien nous avions de la chance, d’être chez nous, dans un environnement agréable, confortable, avec un grand jardin et un cadre de rêve à proximité. On consomme local, on fait marcher quelques petits commerces de proximité et on s’extasie devant les plants qui poussent dans notre potager. 🍀
Pour garder le lien social avec la famille, nos amis, nos collègues, on bénéficie du précieux réseau Internet tout aussi important que celui d’EDF en ce moment.
N’étant pas coutumiers du télétravail, on s’est chacun aménagé un espace bureau avec vue sur le jardin, pour lever de temps en temps les yeux des écrans.
On a aussi décidé de conserver nos activités de loisirs autant que possible: danse 2 fois par semaine, footings dans un rayon de 1 km, gym, rameur, et renforcement musculaire tous les jours, éducation et promenade de notre adorable chien Pango (un chow-chow qui est entré dans notre vie, il y a 5 mois), ce qui nous donne un prétexte pour de petites sorties à l’extérieur et des jeux d'éducation grâce à Elisabeth de La Récréachien Lannion, qui nous propose des exercices au top même pendant le confinement! Un grand merci à elle! 👍…

Un copain de séance:


Et le vélo dans tout ça? Comme beaucoup de cyclistes, nous avons jeté notre dévolu sur le home-trainer.
Cela n’a pas trop changé nos habitudes car on avait l’habitude de pratiquer en indoor au moins 2 fois par semaine en temps normal.
Néanmoins, je ne sais pas pourquoi je suis à contre-courant, mais la plateforme Zwift ne m'a pas du tout convaincue.
Cela me déplaît de rouler dans cet univers virtuel, peuplé d’avatars qui ne me motivent pas plus que cela à appuyer sur les pédales.
Je n’ai jamais été attirée par les jeux vidéo et c’est peut-être aussi pour cela que je n’adhère pas au concept.
A chaque fois c’est pareil, au bout d’un moment je ne regarde plus le paysage qui défile devant moi, mais le vrai, le réel que j’aperçois depuis mon garage: le printemps dans toute sa splendeur avec les fleurs, les couleurs; c’est ça qui me fait du bien!



J’ai essayé également le mode course lors d’évènements Zwift, mais quand on a prévu de rouler cool, c’est impossible de suivre et je trouve que les sensations ne sont pas réalistes.
Il y aussi le problème des capteurs de puissance, tous différents (exemple: mon Powertap affiche de manière constante 10 watts de moins que le Computrainer de notre coach); ou encore le fait qu’on soit classé en fonction de notre rapport poids/puissance: en étant à moins de 45 kg, mon poids s’affiche en rouge comme si ce n’était pas normal. 😅
Avec mon home-trainer classique, je n’ai pas non plus le logiciel qui contrôle la résistance, ce qui enlève un peu de réalisme.
En revanche, Phil possède un Tacx Neo Smart connecté, mais lui non plus n’a pas du tout accroché malgré l'adaptation automatique au pourcentage de pente ou le phénomène d'aspiration.
Il faut aussi prévoir un certain budget (15 € par mois) une fois la période d’essai de 7 jours terminée.
On peut toutefois saluer la performance logicielle derrière Zwift car c’est quand même relativement bien conçu.
Pourtant nous sommes tous les deux en permanence immergés dans la technique de part nos métiers.
Peut-être aussi qu’à passer autant d’heures derrière nos écrans, nous n’avons pas envie de replonger dans un monde parallèle, où le jour se lève et le soleil se couche en une séance, où ce qui défile devant nos yeux n’apporte finalement pas grand-chose. Et non, on n’est pas joueurs! Watopia, ce n’est pas pour nous. 🙈
Donc,  j’ai vite compris que cette formule ne me convenait pas pour m'entraîner, et que je l'utiliserai uniquement pour les séances de récupération ou d'endurance, histoire de faire passer le temps.

Heureusement pour nous, notre coach finistérien Stéphane, ne nous a pas lâchés!
Déjà propriétaire d’un studio d’entraînement à Brest où il propose des séances collectives de home-trainer connecté, il a eu l’idée d’étendre sa solution en mode visio (Zoom) à tous les cyclistes confinés désirant s’entraîner vraiment, plutôt que de ne rien faire ou de s’ennuyer.
Ces entraînements ont été baptisés: CompuWorkout-Covid-19




Au début nous étions 4, puis une dizaine, puis 20, 40 et maintenant plus de 60 en terme de connexions simultanées, sachant que certains (comme nous) pédalons en duo voire en trio car il y a des familles très sportives!


L’avantage, c’est que chacun pédale à son rythme et doit juste gérer son effort selon l’intensité demandée, en se basant, soi sur son cardio, ou mieux sur ses watts.
Dans tous les cas, un simple home-trainer, une ceinture cardio et une connexion Internet suffisent.
Depuis 3 semaines, nous enchaînons donc des séances très spécifiques pour développer les différentes zones de travail: l’endurance, la force, le seuil et la PMA.
Pourquoi j’y vois un intérêt et j’y trouve mon compte? Parce que je ne suis pas seule devant mon écran, mon Garmin avec toutes ces données…
Il y a un but: réussir la séance, être fier de ce qu’on a accompli et surtout on ressent cette force collective qui nous pousse à nous dépasser, exactement comme en compétition, sauf qu’ici, l’adversaire c’est nous-même.
Stéphane nous explique à chaque fois pourquoi on réalise cette séance, les grands principes de l’entraînement, la physiologie, et… tout plein d’anecdotes cyclistes! 😀
Personnellement, entendre juste sa voix me suffit, mais on peut aussi apprécier de regarder la visio avec tous les collègues sur leurs home-trainers, certains à l'intérieur, d’autres sur leur terrasse. Une chose est sûre: tous ont la banane en fin de séance, avec le sentiment de s’être surpassé.
Un véritable échappatoire avant de retourner à nos tâches quotidiennes, au télétravail dans notre cas.
Mine de rien, j’en suis à 10h d’entraînement par semaine, sans compter la PPG, la danse ou la marche à pied.

Merci Stéphane! 🙏

Pour garder le contact avec notre discipline favorite, à savoir le VTT, on s’amuse aussi dans le jardin, pour travailler la technique: le bunny-up, le sur-place, l’équilibre, le tout sans prendre de risque évidemment.
Je prends aussi un plaisir fou à aller courir dans la nature sur les petits chemins vallonnés derrière chez nous, en particulier au lever du jour: je parviens enfin à fouler le sol en pleine conscience. Je ressens tout plus fort: les odeurs printanières, la beauté du paysage, le chant des oiseaux qui s’en donnent à coeur joie, la sensation d’impact sur le terrain.
La nature reprend ses droits. C’est une évidence. J’espère que cela sera une prise de conscience pour chacun: consommer moins mais mieux, réduire ses déchets, ne pas polluer, être plus solidaire, renouer le contact avec cette nature, bien plus forte que nous.

Oui, je vis ce confinement comme un retour aux sources, même si je pense très souvent à celles et ceux qui sont au front, à aider les autres ou à tenter de guérir, ainsi qu’aux professionnels à l’arrêt qui risquent de perdre leur emploi. On n’a certes pas tous les mêmes conditions de confinement, notamment lorsqu’on se retrouve coincé en appartement avec des enfants, mais cela n’empêche pas d’aller s’aérer.
Moins de contraintes horaires, plus de temps en famille, avec nos animaux, des moments pour soi...

Prenez bien soin de vous et de vos proches, restez chez vous au maximum, vivez l’instant présent. 💚

dimanche 21 juillet 2019

Championnat de France 2019 de VTT XCO à l’Alpe d’Huez: j'ai crevé, chef!

Notre fille aînée Anaëlle avait ouvert la voie en remportant son 1er championnat national FSGT de VTT à Retzwiller en Alsace, chez les benjamines, face à des concurrentes déjà chevronnées (adeptes du TRJV).
Nous étions les premiers surpris car elle s’entraîne peu et uniquement pour le plaisir de rouler avec les copains du club VTT de Pleumeur-Bodou.
Par contre, en compétition, elle a le couteau entre les dents! 😊


Quelques jours plus tard, nous partons Phil et moi pour l’Alpe d’Huez afin de participer au championnat de France de VTT XCO Masters. Toute la grande famille du VTT est réunie puisque les disciplines du XC Eliminator, du Trial et de la DH sont également en lice pour les titres nationaux.
Le mercredi en fin d’après-midi, nous faisons une première reco. Le circuit est ON/OFF: une montée et une descente.
La montée est ultra-longue, très roulante, avec des lacets qui serpentent jusqu’à une passerelle.
Dommage qu’il n’y ait aucune technique en côte.
La descente s’avère plus redoutable: c’est un enchaînement de blocs de cailloux, artificiels ou non, de quelques marches, d’une portion rocheuse trialisante (que je passe à pied), de virages relevés rapides, d’une dalle rocheuse pentue mais rectiligne et d’un saut (il me plait celui-là car il est presqu’à plat). La fin est assez ludique car on peut prendre pas mal de vitesse et se laisser décoller sur des petites rampes de lancement en bois: grisant…
Arrivés en bas, ce n’est pas terminé car il faut enchaîner sur un Rock Garden constitué de 4 blocs de cailloux.
Je ne passe pas hyper propre.

Malheureusement trop en confiance après mon 1er tour, je chute lourdement en ayant tenté une autre trajectoire sur la dalle, puis bêtement à la sortie du Rock Garden.
Mon genou gauche a pris cher et me lance fort.
Phil, Eric et Hervé me rassurent en me disant qu’il faut se reposer et que ça ira mieux demain…
Jeudi matin, nous revoilà sur le circuit. Tout se passe mieux pour moi même si je suis un peu gênée au pédalage par mon genou enflé, et par l’altitude dont l’effet commence à se faire ressentir: essoufflée très vite!

Phil a bien progressé sur le circuit. Il enchaîne bien fluide dans le Rock Garden!


On passe le reste de la journée à se détendre et se balader dans le coin: la station de l’Alpe d’Huez n’est pas des plus belles avec de massifs immeubles marrons qui viennent gâcher le paysage.
Il y a tout de même quelques jolis chalets et des endroits plus authentiques:


J’en profite aussi pour m’évader avec la lecture du livre de Guirec Soudée et de sa poule Monique, chargé d’émotions, d’humour, d’aventures incroyables, et donnant un magnifique exemple de mental à toute épreuve.
J’ai comme l’intuition qu’il m’en faudra pour la course…


Vendredi matin, je me réveille un peu angoissée. Je ne veux vraiment pas chuter.
Je positive au maximum tandis que Phil va rouler un peu.

11h30: nous sommes en ligne, seulement 9 inscrites pour 2 titres, prêtes à démarrer sous le signal d’Eric Davaine, l’extraordinaire speaker qui annonce le décompte…
C’est parti pour 4 tours de course!
Je me positionne 3ème dans la montée, derrière Karine la grimpeuse qui emmène le groupe et Stéphanie.
Les lacets s’enchaînent; seul le physique compte; c’est très roulant.
Je suis à cours de souffle dès 160 pulsations, même pas au seuil! Ce qui veut dire que je subis de plein fouet l’effet de l’altitude. Je sais que j’y suis sensible; il faudra faire avec…
Enfin arrivées au sommet, Karine a déjà pris plusieurs secondes d’avance. on traverse la passerelle qui surplombe le parcours de DH où les descendeurs soulèvent des nuages de poussière, avant d’attaquer notre descente parsemée de rochers. Je passe 2ème avant les virages relevés puis me fait doubler lors du portage où je peine d’ailleurs à reclipser mes pédales.
La suite se passe bien: la dalle rocheuse sans souci, puis le saut également; la fin est ludique avec de bonnes prises de vitesse et les petits sauts pour agrémenter le tout.
C’est au niveau du Rock Garden que je parviens à repasser 2ème puis j’accélère dans la montée qui mène à la ligne d’arrivée.
Le 2ème tour se déroule correctement, même si je manque terriblement d’oxygène dans la longue montée sinueuse. J’ai l’impression de rouler dans un faux rythme. En descente, je ne prends pas de risques. Je passe partout sur les trajectoires prévues.

Crédit photo: Virginie Vazeille

Le seul portage est la portion trialisante et à nouveau je loupe mes pédales.
Arrivée au Rock Garden, je sens que je tape la roue arrière sur un bloc. Je n’ai sans doute pas assez soulagé, le transfert de masse n’étant pas acquis pour moi.
Au 3ème tour, je gère dans la montée, revenant sur des masters, sachant que je ne pense pas rattraper Karine qui a 50 secondes d’avance. Je suis gênée par la moto ouvreuse qui double, puis s’arrête et repart… Je me demande bien à quoi elle sert sur les courses Masters…
Je commence à mieux me débrouiller dans la descente; j’encourage Eric, 1er Master, qui vient de me passer.
Au niveau du pierrier, j’entends à nouveau ma roue arrière taper! Ce n’est pas possible. Je m’en veux…
Je relance dans le faux-plat montant avec l’étrange sensation que l’arrière du vélo pompe un peu; la suspension peut-être… Je fais l’erreur de passer la zone technique où j’attrape au vol un Red Tonic Overstims, sans m’arrêter… Quelques mètres plus loin, en passant la ligne, le verdict est terrible: mon pneu est presque à plat!! 😵
Eric vient d’en finir, champion de France! Je lui crie que j’ai crevé, espérant qu’il puisse prévenir Phil mais dans tous les cas je ne peux plus changer de roue (ayant dépassé la zone de dépannage), à moins de réparer seule (mais je n’ai rien). L’autre choix est de bâcher. J’entends le speaker et Eric échanger sur le fait que c’est bien dommage, de perdre potentiellement le titre, etc…
Et là je me dis « non, rien n’est perdu; le vélo roule toujours, je continue… ».
La montée est un véritable calvaire: je dois soulager au maximum mon pneu qui a encore un peu d’air, tout en gérant le souffle et la roue qui chasse dans les virages.
L’air est plus frais par moment; j’en profite pour respirer; je me concentre. Ne rien lâcher.
Après avoir traversé la passerelle, je suis maintenant sur la jante; il va falloir courir.
Je descends une bonne partie à côté de mon vélo au travers des cailloux.
Dur dur d’être aussi lente avec le stress de me faire rattraper…
Stéphanie revient logiquement sur moi et me dépasse. Il me reste la grande dalle rocheuse, bien plus dangereuse à pied qu’à vélo tellement ça glisse! Je descends en crabe; j’ai évité le pire. 😱
Puis je cours, je cours, à côté de mon saut préféré, remonte sur le vélo pour la fin, ayant décidé de sacrifier ma jante… 😔
J’ai l’espoir de récupérer une roue à la zone technique mais Phil est déjà parti s'échauffer et personne ne peut m’aider.
Tant pis; je cours dans le Rock Garden et termine la course sur le vélo avec un horrible bruit de pneu déchiqueté, finalement 3ème au scratch, avec un titre en catégorie 30-44 (regroupement par manque de concurrentes), mais je ne savoure pas, épuisée par ce tour où seul le mental m’a guidée …
Je m’écroule par terre, la tête dans les genoux.
Est-ce que j’ai atteint mon objectif? Ou bien j’ai tout cassé? Je ne sais plus à cet instant précis…


Ce n’est que bien plus tard que je réalise que j’ai quand même réussi une belle course; je ne suis pas tombée, j’ai géré l’effort; il aurait manqué de prendre un peu plus de plaisir notamment dans le dernier tour.
Note pour moi-même: travailler le transfert de masse, encore et encore!
J’ai à peine le temps d’y penser car je dois faire l’assistance à Phil à présent.

Il est 13h15; ils sont partis!
En plein soleil, et n’ayant rien mangé je commence à me sentir mal et m’assois par terre.
Allez, je dois passer gels énergétiques et boisson à Phil, en espérant qu’il ne lui arrive pas pareille mésaventure…
Il pointe à la 10ème place en catégorie Master40-45, qu’il conservera jusqu’au bout: même s’il n’a pas joué les 1ers rôles (il faut savoir que les meilleurs sont également Elites!), qu’il a lui aussi souffert du déficit d’oxygène, il a bien roulé en descente et dans le Rock Garden.


14h30: c’est le protocole au soleil!
Je passe un moment sympa avec Karine qui a remporté le scratch, au top physiquement et qui a su assurer même à pied quand c’était trop technique. Comme quoi un bon physique reste la plupart du temps la règle d’or pour performer en VTT.
On s’étonne toutefois de la tournure que prennent les parcours de XC au niveau national notamment pour les masters: cela fait maintenant 4 ans que nous avons le même tracé que les Elites, mais le niveau devient si élevé techniquement, qu’on se met bien souvent en danger.
 On se demande si cela peut être la cause du manque de concurrentes féminines…

Avec Eric, le guerrier, toujours d’excellent conseil, qui a bien mérité ce nouveau maillot tricolore:


Bon rétablissement à Hervé qui s’est blessé à la main lors des recos.

Merci mille fois:
A Stéphane Gourmelon pour le coaching, la confiance mutuelle, les séances d’entraînement qui m’ont permis d’arriver en forme
A Arthur Quilliec qui nous a donné les clés pour progresser techniquement
A Eric et Fred, Véloland Lannion, pour leurs supers conseils et l’aide matérielle
A Tib (en pleine prépa de la Cape Epic 2020!) et Delphine de nous avoir accueillis pour couper la route
A nos clubs de vélo (Team Armorique), et de trail (Granit Running 22) pour Phil, qui nous ont encouragés à distance
A nos amis (le petit SMS de Coco peu avant le départ, chouette!), nos familles, et même les collègues de travail qui ont suivi le live! 😊

lundi 10 juin 2019

Championnat de Bretagne VTT XC à Canihuel: 2ème!

Ce dimanche, avait lieu grand rendez-vous des vététistes crosseurs bretons, à savoir le championnat de Bretagne de VTT, sur le très beau circuit de Canihuel dans les Côtes d'Armor.

Petit flash-back sur les semaines précédentes:
Au mois de mai, j'ai pu courir à deux reprises sur la route, avec mon petit Giant TCR Caméléon, à domicile en Pass-cyclisme, puis dans le Finistère avec les filles. Cela m'a permis de faire du rythme et de voir que ma condition n'était pas mauvaise.
Par ailleurs, j'ai poursuivi mes séances techniques de VTT sur le terrain de jeu tracé par JJ Luyer, et également emprunté par nos autres copains (à savoir Eric Pommelet, Fred Le Marrec, Hervé Prud'homme...), afin de progresser encore au niveau de la motricité, de l'équilibre, de l'efficacité dans les côtes très pentues et de l'engagement dans les descentes.
J'ai eu aussi l'occasion de bosser mon énorme point faible (les virages) lors de la Pen Ar Bed VTT de Pleumeur-Bodou (1ère édition presqu'à la maison). 😛
A cela, on peut rajouter quelques footings à jeun (un vrai moment de bien-être), les séances de gainage quotidiennes et le cours de danse hebdomadaire...

Enfin, nous avons comme chaque année, formé une équipe du Team Armorique pour participer aux 24h VTT de la Chouette Guilérienne, composée de Gaëtan Rivoallon, Pierre-Marie Guillou, Youenn Garnier, Jean-Christophe Herry, Stevan Roué, Léo Dériano, Laura Porhel, Phil et moi.
J'ai à nouveau pris énormément de plaisir lors de cette édition sur un parcours largement remanié avec des tracés de singles techniques inédits (encore merci à l'organisation de Guilers VTT Nature pour cette riche initiative).
Nous étions 9 en équipe mixte et grâce à des relais bien réguliers, nous terminons 3èmes au scratch et 1ère équipe mixte!

Crédit Photo: @Camille Photographie Cyclisme

A noter que sans en avoir l'air, on a bataillé sévère pour le record du tour féminin avec Laura ma coéquipière (championne de cyclo-cross), qui l'a emporté de 5 secondes à son dernier tour!
Quel bonheur de se motiver ainsi! On a vraiment tout donné et c'était galvanisant de s'améliorer même le 2ème jour. Il faut dire que nous avions bénéficié d'excellents massages de la part de professionnelles présentes sur place. 😊

Petit point qui serait à revoir au niveau de l'organisation: proposer des formules repas "zéro déchet", parce que les plateaux et couverts en plastiques, ce n'est plus possible. Je n'ose imaginer le nombre de sacs poubelles (sans doute peu triés) remplis par l'ensemble des concurrents durant ces 24h...



Après ce beau week-end, j'ai ressenti une très grande fatigue qui a perduré au moins 3 jours.
J'ai dû me faire violence pour réaliser la séance au seuil du mardi durant laquelle j'ai souffert en pensant au "no watt, no gain" de mon coach Stéphane... 😓
Même si mes intensités étaient meilleures le vendredi, je ne pensais pas avoir suffisamment récupéré pour le championnat de Bretagne de ce dimanche.

Une fois sur place, nous faisons la reco du très sélectif circuit de Canihuel: Phil et moi sommes dans notre élément, parce qu'on adore grimper.
Les descentes ne sont pas trop difficiles. En revanche, certaines côtes donneront du fil à retordre. La moindre défaillance coûtera cher.

12h25: après un peu de retard, c'est le départ pour les Juniors et Masters (40-50).
Je suis à mon poste pour l'assistance de Phil et alterne bidon et divers tubes de gels Overstims (la course étant longue, je lui fais tester le nouveau gel Energix miel bio: très bon mais d'une texture plus compacte que les autres).
Il se positionne aux environs de la 10ème place. Devant c'est la bataille avec Eric, Damien, Jean-Yves, Hervé, Chris...
Finalement, Eric termine en même temps que Damien (champions Masters 50 et 40 du coup). Phil décroche une belle 11ème place, malgré le sentiment de n'avoir pas su se mettre à fond et se motiver.
Ceci dit, il n'était pas évident de gérer l'effort tant les côtes étaient physiques.


15h: je suis à l'échauffement, et des gouttes me tombent dessus... Toujours optimiste, je me dis que ce sera une petite averse de rien du tout.
Puis j'apprends que les courses jeunes du championnat régional VTT FSGT qui a lieu à Bégard, viennent d'être annulées en raison d'orages et de trombes d'eau! 😱

15h30: la pluie est à présent soutenue et nous patientons sous les parapluies...
Le départ est donné pour les 15 dames juniors/seniors et je démarre en mode diesel, ayant bien eu le temps de refroidir.
Anaïs la grande favorite, est bien en tête, suivie des juniors Anaëlle et Laurie, puis d'Alicia.
Je parviens à revenir progressivement.
Mon cardio semble bas mais les jambes répondent. J'en garde sous la pédale, car on nous a annoncé 4 tours et demi, et le terrain se dégrade déjà.



Crédit photos: @H.Madec Pictures

Au 2ème tour, je décide de passer devant Laurie et Alicia en côte, même si je suis moins rapide dans le technique. A force d'appuyer dans les portions physiques, je creuse l'écart.
On reçoit beaucoup d'encouragements (merci à Phil, Garlan le papa d'Anaëlle, Chris, Eric...): tout cela fait du bien au moral sous cette pluie.
Je m'étonne de réussir à grimper l'un des taquets glissants (j'avais repéré la bonne trajectoire à la reco et je pense que mes entraînements techniques me servent bien).
En descente, je choisis la prudence car cela devient une patinoire par endroit. On nous réduit la course d'un tour. Du coup je n'arrive plus à vraiment tout donner.
Par contre les jambes brûlent fort dans les longues bosses et mon élongation de l'ischio-jambier droit refait son apparition. Il faut tenir...


J'entends qu'Anaëlle Even remporte le titre en Junior! Bravo à elle!
De mon côté je termine donc 2ème derrière Anaïs, assez surprise de ce résultat car je ne pensais pas être en mesure de faire un podium surtout avec des conditions boueuses comme celles-ci.
Une chose dommage: il n'y a toujours pas de maillot BZH pour les Masters dames, alors que cela se fait que ce soit sur route ou en cyclo-cross. Et pourtant nous étions 4!


Un grand merci à mon entraîneur Stéphane qui continue à me faire progresser et à croire en moi même quand je suis au plus bas comme c'était le cas cette semaine. Le mental compte énormément, surtout quand la course est aussi difficile...

Suite à cet objectif, je vais enchaîner quelques petites courses, la kermesse de l'école (4h de stand de pêche aux canards, c'est un entraînement, si si! 😂), un spectacle de danse, les 6h VTT de Carhaix, avant de partir vers l'Alpe d'Huez pour le championnat de France!

lundi 29 avril 2019

Match Open 1.0 / Scott Spark RC 900 SL

J’ai récemment eu l’occasion de retrouver mon VTT semi-rigide (Open) avec lequel j’avais déjà vécu de belles aventures, le temps d’un entretien des suspensions du Scott Spark.
A présent habituée au confort du tout-suspendu via cet exceptionnel Scott Spark, j’en ai profité pour analyser mon ressenti sur différents types de terrains.




Caractéristiques principales de mes fidèles destriers:

VTT semi-rigide 2014: 8,8 kg
- Cadre Open 1.0 à 865g
- Fourche Rock Shox SID World Cup 29
- Groupe SRAM XX1
- Roues Asterion Ultimate carbone, rayons CX-Ray, avec moyeux Chris King mango (1500g)
- Pneus Schwalbe Rocket Ron / Racing Ralph 29x2.25



VTT tout-suspendu Scott Spark RC 900 SL 2017:   9,3 kg
- Cadre Spark RC Carbone 1,779 g
- Fourche FOX 32 SC Float Factory Air / Kashima FIT4 3-Modes
- Groupe SRAM XX1 Eagle 12v
- Roues Asterion 24 rayons Edition One (1300g)
- Pneus Rocket Ron 2.10 SnakeSkin avant, Thunder Burt 2.10 SnakeSkin arrière



En remontant sur l’Open, j’ai immédiatement noté la nervosité sur les parties roulantes: il est indéniablement plus réactif que le Spark (même suspensions bloquées), les 2 paires de roues étant de performance quasi égale malgré la légère différence de poids.
Sur ce type de terrain:
Open: 1 / Spark: 0

Ensuite nous avons participé à une épreuve en relais sur un circuit particulièrement tabassant, sans le moindre dénivelé (c’est à dire tout ce que j’adore 😞 ): au bout de 30 mn, j’aurais donné n’importe quoi pour récupérer le tout-suspendu, tellement j’avais le bas du dos fracassé (voire le derrière comme ceux des babouins…😬).

Suite à cette expérience:
Open: 0 / Spark: 1

Lors d’une sortie plus technique, j’ai eu la surprise de trouver l’Open particulièrement maniable niveau pilotage (peut-être grâce à sa potence courte, le vélo étant destiné à notre fille aînée) et j’ai pu travailler les virages.
Autre point fort de l’Open: les côtes raides sans obstacle: sur un de nos parcours d’entraînement, j’ai réussi à grimper en bec de selle un taquet qui me résistait depuis longtemps.
La question: est-ce que l’action de la suspension n’a pas un effet négatif dans ce cas précis, où on est un peu à l’arrache?
J’ai donc décidé de retenter ce passage avec le Spark, toutes suspensions bloquées… Et nous sommes passés « crème »!  😌       

Révision du constat:
Open: 1 / Spark: 1    

Enfin, dimanche dernier, j’ai roulé avec le Spark tout au long des 70 km du Raid VTT de Belle-Isle-en-terre, réputé pour être ultra-roulant.
J’ai beaucoup utilisé la manette de blocage des suspensions: tout bloqué très souvent (route, chemins roulants, ouvert à 70% sur les quelques chemins plus ludiques ou dans la boue, et à 100 % en descente et dans les zones un peu caillouteuses. Je pense que c’était le combo parfait pour terminer:
- sans douleurs dorsales
- en n’ayant pas été pénalisée dans les montées ni sur la route
- en ayant bénéficié de la motricité du mode 70%  sur les passages de racines
- en ayant lâché les freins dans les descentes (si, si! 😀 )

En conclusion, mon avis est que le tout-suspendu avec options de blocage reste le meilleur compromis pour le XC, notamment quand on n’a pas un super bagage technique et qu’on veut conserver son dos en bon état.
Les parcours de XC ayant beaucoup évolué ces 3 dernières années vers des difficultés beaucoup plus engagées que par le passé, on prendra moins de risques aussi, plus de confiance et de plaisir, à rouler en tout-suspendu!
En revanche, pour de la rando classique et pas trop longue, le semi-rigide reste bien suffisant, et moins onéreux niveau entretien.

mardi 4 décembre 2018

Cyclo-cross: une saison quelque peu mitigée…

Petit bilan de ma saison de cyclo-cross qui s’est avérée plus compliquée que prévue:
Je n’ai en effet pris que très peu de plaisir que ce soit lors des compétitions ou à l’entraînement, ce qui a été un vrai frein à ma motivation. 😐
Au mois de novembre, le premier coup dur a été la coupe de France à Pierric: si j’avais vraiment apprécié le parcours lors de la reconnaissance la veille de l’épreuve, ça a été tout l’inverse le lendemain, les fortes pluies et innombrables passages des coureurs ayant transformé le circuit en bourbier impraticable à vélo (un remake de La Mézière 2017).
Partie en dernière ligne, je n’ai fait que subir la course, les jambes cassées par les portages.
Je m’entraîne pourtant à la fois en vélo et en course à pied, mais dans la boue, je n’y arrive décidément pas.
J’en termine 41ème sur 65,  avec pas mal d'amertume...

Crédit photo: Hervé Madec

En marge de la course, nous avons trouvé anormal de payer une accréditation pour le parking coureur, qui s’est révélé être un emplacement tout pourri au bord d’une ferme, hyper bruyant, avec un groupe électrogène en route par intermittence. On s’était fait délogés juste avant d’un autre emplacement proposé par un bénévole.
Bref, si on ne fait pas partie de l’élite ou d’un Team, on peut payer mais on n’a pas les mêmes droits ni l’avantage d’être à proximité du circuit.
C’est plutôt déplorable et ce sera pour ma part ma dernière participation à une coupe de France de CX dans ces conditions. 😒

Suite à cela, j’ai mis beaucoup de temps à récupérer, avec de mauvaises sensations à l’entraînement, sachant que j'ai aussi une charge mentale assez élevée entre la vie professionnelle et quotidienne.
Ce n’est qu’en fin de semaine que j’ai retrouvé du jus pour participer au cyclo-cross local de Pleumeur-Bodou en FSGT, près de chez nous, sous le soleil. Cette fois c’était vraiment chouette, car nous y étions en famille. Nos 2 filles ont couru et se sont bien amusées! De mon côté, j’ai pour une fois réussi mon départ et malgré un circuit plat et tabassant, j’ai pu m’exprimer, et même remporté la course en catégorie 2 avec les gars. 😃


Phil par contre au eu mal au dos sur cette épreuve, mais en parallèle continue à progresser en trail lors de ses entraînements de club dans la semaine où il s'éclate littéralement, explosant les records en bosse: il est un coureur à pied avant d'être un cycliste! 😊


Le week-end suivant, nous avons fait le déplacement dans la Sarthe pour le championnat de France Masters.
Là aussi l’organisation laissait à désirer (malgré la sympathie des bénévoles) car les camping-cars ne pouvaient se garer que dans une rue dédiée, mais non fermée à la circulation, donc avec beaucoup de passage et très bruyante. Le sommeil en a été forcément perturbé.
Le samedi, nous avons tenté de changer de zone mais cela n’a pas été simple. Nous avons finalement déniché une place aux abords du circuit, mais loin du départ (nous n’avions pas le droit de nous garer sur le parking coureur).
L’aberration était que le circuit était attenant au camping de Beaumont Sur Sarthe, dont tous les emplacements étaient donc vides!
Je dois avouer que toutes ces contraintes imprévues sont usantes lorsqu’on vient pour un objectif sportif. On ne devrait pas nous compliquer la tâche ainsi, surtout que là encore, nous payons des droits d’inscription relativement élevés.
Par contre, le circuit en lui-même était bien plaisant lors de la reco, avec des dévers, des belles petites côtes, un magnifique escalier, de la prairie en virage… Mais c’était sans compter sur l’arrivée de la pluie, qui fut persistante tout le week-end!
Dimanche matin, le parcours était donc devenu gras mais juste glissant et toujours praticable à vélo, mis à part les dévers (sur lesquels nous avions pourtant travaillé les trajectoires optimales avec Phil), où il fallait courir.
Nous étions 25 dames au départ avec un niveau plus relevé du fait que les points UCI sont maintenant acceptés. Il y avait par exemple Maryline Vassal, ancienne championne du monde de CX!
Sur la ligne je retrouve Manue et Camille les bretonnes, qui auront fort à faire avec notamment une concurrente top-10 national et une autre championne du monde masters. De mon côté, je cours avec Stéphanie Vaxillaire, qui a été au niveau Elite elle aussi. Bref, du beau monde, mais ça n’en est que mieux pour la discipline.
Le départ est donné dans la bosse en bitume. Je mets un peu de temps à mettre en route mais parviens à suivre Stéphanie. Je constate qu’elle a le même gabarit que moi et qu’elle dégage une belle puissance.
Je perds du terrain notamment dans la prairie devenue boueuse, puis reviens dans sa roue au passage de l’escalier (j’ai énormément grimpé les escaliers à l’entraînement, je commence à aimer ça! 😊 ).


Mais de retour dans la bosse d’arrivée, je n’arrive pas à suivre ses accélérations. Peu après Karine me double et m’encourage. Elle court dans la catégorie au-dessus. Au 3ème tour, je sais que je ne reviendrai pas et assure finalement une 2ème place en M3, et environ 10ème au scratch, ce qui me correspond, vu le niveau.

Crédit photos :Guigui Photographe

Camille et Manue sont elles aussi médailles d’argent.
Ce n’est déjà pas mal, et on passe un bon moment entre filles lors du protocole.

Pour Phil, l’après-midi, le terrain s’était encore plus dégradé sous la pluie, et en bave pas mal malgré un départ d’enfer en tête dans la bosse, et ses belles aptitudes en course à pied. Le gros souci est qu’avec un seul vélo, il était impossible de performer.

Crédit photo: Emilie Drouet
Le super start en vidéo! 😍

https://www.facebook.com/blandine.huet.3/videos/259475434679719/

Là encore on voit les limites de cette discipline qui reste fastidieuse au niveau logistique, et très coûteuse sur le plan matériel dès lors qu’il faut 2 vélos.
Nous sommes en tous cas heureux pour les belles performances d’Hervé Prud’Homme champion de France (il aura réalisé un triplé: VTT, route et CX!), Nico Lemaître, Jean-Muchel Huby…

Ce dimanche, nous comptions donc terminer 2018 avec une dernière course à Landerneau (le choix ayant été difficile avec le CX de Grâce Uzel qui nous tentait bien aussi), pour lequel Maïna avait fait une super pub.
Mais la météo, une fois encore, se charge de détruire le terrain. Phil préfère ne pas faire le déplacement.
Je m’y rends donc seule, tout de même motivée, car j’étais en forme toute la semaine.
Sur place, il pleut fort et des torrents d’eau se déversent même dans la rue du départ.
Dès la reco, je me demande si je ne vais pas déclarer forfait, tant le circuit est horrible: c’est une succession de mares à cochons et de prés qui tabassent. Je ne vois absolument pas comment on peut aimer pédaler là-dedans.
Comme je suis seule, pas d’assistance; je préfère donc courir avec mon mulet qui est déjà plein de boue, car je ne pourrai pas changer de vélo.
Le départ est néanmoins donné dans la bonne humeur et ça me fait plaisir de revoir Maïna, Laura, Anaëlle, Amélie…
Mais très vite je me rends compte que je n’arrive à rien dans ce bourbier… Les 40 minutes me paraissent interminables! Je ne finis que 4ème, sans avoir tout donné, faute de motivation… 😒

Crédit photo: Sébastien Delaunay

Bravo à Laura pour sa victoire, ainsi qu’à l’EC Landerneau et à Maïna pour l’organisation.
Je suis déçue de finir ma saison là-dessus car je me rends compte que le cyclo-cross dans ces conditions ne me correspond pas du tout. Cela suppose vraiment d’avoir de l’aide que ce soit au niveau de l’assistance, de la mécanique, du nettoyage des vélos et des équipements… Et faire tout cela dans la nuit une fois rentré, ce n’est vraiment pas drôle… Sans compter le cas de conscience que cela nous pose au niveau écologie d'utiliser autant d'eau (les karchers) pour rincer tous ces vélos. 😱

Crédit photo: Sébastien Delaunay

Pour conclure sur une note positive, je pense malgré tout que j’avais progressé (les watts le prouvent) et que tous les efforts concédés ne sont jamais perdus. Encore merci à Stéphane qui me suit en vrai professionnel de l'entraînement! (http://www.monobjectifvelo.com/ )
J’ai déjà hâte à la reprise du VTT, qui est et restera ma discipline préférée… sur terrain sec, bien entendu! 😌

lundi 5 novembre 2018

Cyclo-cross 2018: de retour dans les sous-bois!

De retour sur le blog après quelques semaines sans poster d'article, un peu submergée par les occupations diverses, que ce soit dans ma vie professionnelle, privée et sportive...
La saison de cyclo-cross est désormais bien lancée: les bretons et bretonnes ont fait leur come-back dans les sous-bois, encore très secs ces derniers temps, et devenus de plus en plus humides actuellement. Ce n'est pas grave: on a moins mal au dos! 😀

Au mois de septembre, on a conclu notre saison VTT par les 6h VTT de Milizac, plus exactement sur le bucolique circuit de Tréouergat, manifestation au profit des enfants victimes de cancers pédiatriques. Nous étions en équipe avec notre prez de club Youenn, et ayant remporté le classement mixte, nous sommes repartis avec des potimarrons locaux! 😋

On a ensuite enfourché nos montures de cyclo-cross pour l'épreuve d'Argentré du Plessis, où il a fallu se mettre dans le rythme.
J'ai pu constater que j'étais un sacré Diesel, me retrouvant dernière suite au départ. Heureusement je suis parvenue à remonter des places ensuite pour terminer 6ème.

 
Lors de la 1ère manche du trophée régional dans les mythiques dunes de Kerlouan, je n'ai pas eu de bonnes sensations: manque de jus, fatigue. J'étais assez déçue, non pas forcément de ma prestation car vu le niveau j'étais à ma place, mais de mon ressenti: il m'est difficile d'accepter de souffrir en course quand on donne déjà tellement à l'entraînement.



Bonne course de Phil à l'aise au-dessus des planches:

 
Le souci, c'est que mes mauvaises sensations n'ont fait que se confirmer dans les jours qui ont suivi, couplées à un moral au plus bas. Je n'avais plus l'envie de m'entraîner ni même de faire du vélo tout court! C'est bien la première fois que cela m'arrivait: je suis toujours partante pour pédaler, sauf cataclysme... 😓
Après avoir analysé la situation et fait l'inventaire de ce qui pouvait me manquer (mon dernier bilan sanguin étant bon), j'ai fini par me rendre compte que je n'avais pas pris de vitamine D depuis des lustres, pensant ne pas en avoir besoin avec l'ensoleillement dont on avait bénéficié cet été.
Il s'est avéré que c'était bien l'origine de mon problème, qui a été réglé très vite: 2 jours plus tard, j'avais retrouvé une belle énergie et l'envie de faire du sport!
La course suivante à Planguenoual s'est plutôt bien passée même si je n'ai pas encore la grande forme. C'était sympa de retrouver Camille et Anaïs au top niveau cette saison. En faisant la reco ensemble, je me suis rendu compte qu'on se connaissait depuis pas mal d'années maintenant, et que ce qui nous liait était la passion véritable, car entre temps, un grand nombre de filles ont arrêté le cyclisme, quelle que soit la discipline.
Sur cette épreuve, c'est Phil qui a véritablement performé en terminant 3ème de la course réservée aux Pass-cyclistes, derrière ses copains Nico Lemaître et Jean-Marc Cochennec. 😊
Il faut dire qu'il a repris avec enthousiasme la course à pied et le trail, en s'inscrivant au Granit Running 22 à Perros-Guirec: retour aux sources pour notre ancien champion du 400 mètres haies, avec des exercices de fractionnés qu'il affectionne particulièrement...

Son point fort: le portage en côte!


Nous pensons en effet qu'il est primordial de ne pas pratiquer qu'un seul sport, à savoir le vélo, pour éviter la lassitude et s'aérer de différentes manières, un peu comme on propose plusieurs activités à nos enfants... On est tous des enfants finalement! 😊
De mon côté j'ai recommencé la danse classique depuis 1 an: c'est du bonheur pour moi de pratiquer 2h par semaine cette activité que j'ai débutée à 6 ans!

Le jeudi 1er novembre, c'était le championnat de Bretagne Masters à Ergué Gabéric près de Quimper. 🎃
Autant dire qu'on a eu le sourire dès la reco, car le parcours était vraiment génial!
On avait un condensé de quasiment tout ce qui peut être proposé en cyclo-cross: du roulant, de la prairie, du sous-bois technique avec virages glissants, des marches, des petites planches, des côtes, des dévers, une passerelle, et même un passage dans la salle de sport, sur un tapis rouge avec ralentisseurs, devant les crêpières qui s'affairaient dans une délicieuse odeur! 💗😍
Nous avons pris le départ sous la pluie mais pas trop forte.
A ma grande surprise, j'ai réussi mon start, parvenant à rester dans les roues de mes copains masters 50 pendant quelque temps. J'ai ensuite lâché du terrain, manquant de puissance sur les portions roulantes.
Enfin, après de longues semaines sans saveur, je me suis éclatée sur ce parcours!
Je n'étais pas au taquet cardiaquement mais j'avais du jus.
En revanche, Phil s'est littéralement dépouillé, à la bagarre avec nos collègues de club, en particulier Youenn. Mais c'était super pour lui de courir avec une telle émulation dans une super ambiance!
On ne doit jamais oublier pourquoi on prend un départ tous les dimanche: l'objectif n'est pas forcément la gagne ou le podium, mais de prendre du plaisir quel que soit le terrain, tout en ayant la satisfaction du devoir accompli!

Seule petite déception qui devient récurrente: comme nous n'étions que 2 dames au départ, il n'y avait pas de maillot de championne de Bretagne. Le Comité ne fait toujours pas d'effort pour encourager les féminines. 😞
Merci en tous cas aux organisateurs qui nous ont chaleureusement récompensées, ainsi qu'à Alexandra Rannou qui était prête à prendre le départ avec nous pour faire le nombre! 😊
Nous aurions pu être plus mais Manuella et Camille étaient en déplacement au Pays Bas pour participer au championnat d'Europe Masters, qu'elles ont d'ailleurs remporté chacune dans leur catégorie! Un immense bravo à elles! ⭐⭐⭐

Ce dimanche, nous étions engagés sur la 2ème manche du trophée régional de cyclo-cross à Châtelaudren proposant un très beau circuit avec des côtes, un escalier bien raide, du très physique en somme...
Avant la reco, on rencontre Arthur, l'excellent entraîneur  de QLN Training de retour de Belgique où il a fait courir ses protégées au niveau UCI, à savoir Laura et Louise, avec Maïna (la toute nouvelle championne de France junior sur route 🍓) en assistante de choc!
Nous sommes une vingtaine de filles au départ avec les juniors, ce qui promet une belle concurrence!
Suite au départ en milieu de tableau j'essaie de trouver mon rythme mais j'ai l'impression d'être en dessous de mon effort habituel. Je roule avec Camille tout juste rentrée des Pays Bas, et Gabrielle que l'on perd peu après sur un "déjantage".



Nous restons ensuite en duo avec Camille. On accélère un peu la cadence; je passe devant dans les côtes mais Camille assure mieux sur le plat. Après 35 mn de course, j'ai un coup de bambou et ne parvient plus à suivre Camille qui place quelques accélérations.
J'en termine à la 9ème place après 50 mn d'effort, tandis que les juniors dames ont fait fort en tête avec la belle victoire de Louise, suivie d'Amandine et de Maëva.

Phil courait ensuite avec les seniors/espoirs (Elites): il n'a pas été au niveau de ses espérances, n'ayant sans doute pas récupéré de ses efforts du jeudi. Ce n'est que partie remise!




Un grand merci à tous les photographes présents sur les épreuves! 📷

Enfin, une petite interview de la toute nouvelle association CX Asso's Bike, qui promeut le cyclo-cross en Bretagne; merci à eux! 😍

samedi 21 juillet 2018

Championnat de France VTT à Lons: un doublé tricolore avec Coralie!

Cette semaine, nous sommes partis pour le Jura, en famille, non pas pour débuter des vacances paisibles, mais pour participer au championnat de France de VTT à Lons Le Saunier, incluant toutes les catégories de cadets à masters.
On avait beaucoup travaillé l'aspect physique avec Stéphane durant le mois de juin, pour optimiser les performances, sans négliger toutefois la technique grâce au stage que nous avions fait avec Arthur et quelques sorties dédiées au VTT, même si je sais que beaucoup reste à faire dans ce domaine me concernant.
10 jours avant, on avait également participé aux 6h VTT de Carhaix en équipe de 4 afin de se débloquer (toutefois, Phil étant malade depuis 3 semaines, il était forfait pour le France), notamment avec la prometteuse championne de Bretagne cadette, Anaëlle Even.

Un fois arrivés sur le site de Lons mercredi, nous faisons une première reco du circuit, qui comporte pas mal de portions roulantes mais aussi de bonnes marches à descendre (à enrouler pour ma part), où l'engagement est nécessaire.
Il y a également 2 redoutables côtes qui font très mal!
Mais nous passons tout sur le VTT et je suis donc plutôt en confiance pour la suite.
Globalement nous suivons les recommandations de Garlan le papa d'Anaëlle rencontré sur place, alors que JY Conan, toujours à pied d’œuvre pour l'organisation, trouve lui le circuit très roulant! 😊

En soirée, nous faisons une balade en vélo avec nos filles dans les bois: merveilleusement agréable!
Le lendemain, je retourne faire une reco seule cette fois-ci.
Tout se passe bien jusqu'à ce que j'entame la descente qui suit la seconde longue côte: je ne sais pas pourquoi je freine et me dirige sur la gauche du "saut" en rondin. En une fraction de seconde, je plante ma roue avant et me retrouve par terre sur le côté gauche! 😩
On m'aide à me relever et un coach présent sur place m'explique que je dois prendre plus de vitesse, lâcher les freins et que ça passera tout seul.
J'ai perdu un peu de confiance mais il faut absolument retenter. Et finalement ça le fait effectivement. Je le franchis encore 2 fois pour m'assurer que c'est acquis.
Certains passages comme les descentes de "toboggans" commencent à creuser. Il faudra être vigilant.
Dans l'une des dernières descentes, il y a 3 options et je choisis la dernière, la plus facile, car cela ne fait quasiment pas perdre de temps et j'aime autant ne pas me mettre en danger.
Après une journée très chaude pour le breton habitué des climats tempérés, nous retrouvons nos amis franc-comtois Coralie et David, venus en découdre eux aussi!
Ils font la reco et pour eux, pas de problème techniquement! 😊

Je sens la pression monter. Il va falloir que je reste zen malgré l'angoisse de la chute.
Notre départ initialement prévu à 8h30 a été heureusement décalé à 11h30.
On a donc le temps de prendre un petit déjeuner énergétique et de bien s'échauffer.
Coco semble beaucoup plus détendue que moi et me fait sourire sur la ligne de départ (où je suis placée en 2ème ligne).
Nous sommes 14 masters dames, et pour une fois, nous avons notre course dédiée, c'est à dire que nous démarrons 2 mn après les Masters 50, ce qui est une excellente initiative de la part de la FFC (je me rappelle encore de la chute collective de l'année dernière dans l'effervescence du départ).
11h32: c'est parti pour 4 tours de circuit!
Après les grandes portions roulantes, je me retrouve idéalement placée en 5ème position à l'entame du premier singletrack.
Malheureusement, je fais une terrible erreur en voulant prendre la trajectoire intérieure (raide avec un gros caillou), jamais testée à la reco, et je chute lourdement sur le côté droit cette fois.
Je me relève immédiatement; la selle n'est plus dans l'axe et la manette de freins à tourné; qu'importe, c'est reparti, malgré de fortes douleurs costales à droite.
J'ai dans la tête ce que Didier Deschamp a dit aux Bleus durant toute la coupe du Monde: "on ne lâche rien!". Du coup, je remonte les places perdues une à une, prenant mon temps pour le faire dans les côtes notamment où je sais que je suis plus à l'aise.
Je finis par me retrouver 4ème, puis 3ème au second tour. Maintenant je dois tenir le rythme, ravitaillée par Phil et encouragée par mes filles et les copains bretons!
Je gère dans les descentes, bien refroidie par ma chute stupide mais douloureuse, et écrase les pédales dans les côtes, sauf dans la plus technique où je m'aperçois que je vais plus vite à pied et que cela évite de me griller les jambes.
Sur les parties roulantes, je prends mon pied évidemment, puisque c'est ma tasse de thé! Même dans les séries de virages où j'étais peu à l'aise, je commence à enfin prendre les bonnes trajectoires.
Le pierrier passe bien aussi: il n'a rien de redoutable comparé à certaines marches piégeuses. Heureusement que j'ai mon tout-suspendu pour amortir les chocs.

Crédit photo FFC

Au dernier tour, alors que j'enchaîne la série de toboggans, j'entends que Coco a remporté l'épreuve! 😍
Cela me donne des ailes!
Ce n'est que vers la fin que je réalise que c'est gagné pour moi aussi dans ma catégorie en terminant 3ème au scratch!

 
Whaouhh! Que d'émotion de tomber dans les bras de Coco: toutes les 2 un maillot tricolore c'est magnifique!
Immense plaisir également de partager cela pour une fois avec mes filles et avec Phil qui m'a si bien accompagnée sur tous les plans (mental, mécanique, physique, ...).
Beaucoup de bonheur aussi de voir mes collègues bretons JY Rannou et Hervé Prud'homme devenir tous 2 champions de leur catégorie: c'est tellement mérité! 😊

Dans l'après-midi, le protocole a lieu sous un soleil très chaud et radieux.



C'est toujours émouvant d'entendre la Marseillaise et de se dire qu'on n'a pas réussi par hasard.
Un chouette moment avec mon amie Coralie!


Suite à la course de David (qui avait oublié de manger avant, tellement il s'est consacré à Coco!), place aux vacances au Lac de St-Point pas bien loin d'ici, avec Coralie et David. Au programme: récupération, stand-up paddle, et bien entendu VTT, cette passion à l'origine de notre amitié il y a 14 ans déjà! 😀

Un grand Merci:
- à l'organisation pour le circuit costaud comme il se doit, ainsi qu'à la FFC pour nous avoir dédié une vraie course, séparément des hommes Masters50
- à mon club le Team Armorique
- à tous ceux qui m'ont encouragée de près ou de loin
- à Véloland Lannion pour les révisions du Scott Spark, à Benoît pour les roues Asterion
- à mon coach Stéphane Gourmelon (MonObjectifVelo) au top de la préparation physique ("no watt, no gain!" 😊), ainsi qu'à Arthur Quilliec pour les conseils techniques VTT
- à Phil mon alter-ego 💙, à nos familles respectives, et à nos filles qui ont été super et qu'on a du plaisir à voir rouler elles aussi...