Pour Phil, ce n’était pas la forme parfaite avec une inflammation au tendon d’Achille gauche, suite à la pratique conjuguée et probablement excessive de stand-up paddle dans les vagues et de trail.
Vendredi soir, nous arrivons au camping du Houx, attenant au mythique circuit Bugatti, sous un solide crachin. Pourvu que ça cesse : le breton n’aime pas l’humidité !
Nos coéquipiers arrivent plus tard dans la soirée.
Lionel le Prez et Cédric ne passent pas inaperçus avec leur navire amiral (beau et gros camping-car profilé).
D’ailleurs, je revois très vite mon opinion négative sur les camping-cars (moches, encombrants, poussifs sur la route) après quelque temps passé dedans : c’est trop confort ! Une vraie petite maison sur roues ; j’en veux un ! :-)
Samedi matin, on se lève assez tôt après une courte nuit (les motos ayant fait des runs sur la route longeant le camping), ponctuée de quelques averses.
A 8h30 il est l’heure d’aller reconnaître le circuit, tout en passant par la traditionnelle photo sous l’arche Dunlop.
Cédric, routier expérimenté, nous explique les meilleures trajectoires selon le vent, qui sera très fort cet après-midi.
Peu après, Guillaume, triathlète qui nous accompagne et qui ne participe pas aux 24h, s’inscrit à la dernière minute sur le grand prix Bugatti, course Pass de 2h. Il sera généreux dans l’effort, souvent devant, et paiera un peu ses efforts sur la fin, mais, bravo à lui !
A midi, une nouvelle averse nous inquiète un peu, mais le beau temps sera de la partie ensuite.
Tout le monde est enchanté du circuit.
Lionel est tout excité par cette nouvelle expérience et n’en peut plus d’attendre d’en découdre.
Il a aussi réglé la TV dans le camping-car pour regarder partiellement les JO de VTT (course dames avec notre PFP nationale).
On est un peu tristes pour Pauline qui a abandonné les JO, mais c’était sans doute trop lourd pour elle, après ses déboires cette année. On lui souhaite le meilleur pour la suite de sa carrière. Elle peut le faire ! Ceux qui se permettent de critiquer (en particulier les pseudo-fans et journalistes sportifs) devraient avoir honte.
15h : après les 16 hymnes nationaux, c’est le grand départ !
Frissons garantis !
Cédric, qui évoluait il y a quelques années en 1ère catégorie, nous épate en se plaçant très vite dans le groupe de tête (des DN1 dont S1NEO, également sponsors de l'épreuve, néo et ex-pros ont fait le déplacement, ça laisse entrevoir le niveau).
Le bon placement est sa spécialité.
Après 1h de course, où Cédric termine dans le top15 (sur 471 équipes), c’est Emeline qui prend le relais.
Notre spécialiste du cyclo-cross (championne de France junior en 2014) est un peu fatiguée après une dure semaine de travail chez Décathlon, mais toujours bien puissante sur ce type d’épreuve.
Puis c’est Lionel, énervé comme un cadet qui enchaîne. Il termine dans un état d’euphorie avancé.
Le moteur est en route, la machine à blagues aussi. On ne va pas s’ennuyer !
De retour au paddock, je passe faire un tour au box n°37 où se trouve l’équipe de Pontivy dont Aurélien Daniel, avec qui on avait fait beaucoup de VTT il y a quelques années.
Devenu un excellent routier de 1ère catégorie, il a évidemment roulé dans le groupe de tête et a été surpris de voir les favoris équipés d’oreillettes.
A noter qu’il a réalisé le meilleur temps au tour du week-end !
Après avoir monté le cardio sur le home-trainer, je donne mes premiers coups de pédale sur la piste, prenant le relais de Lionel.
J’ai la chance d’accrocher assez vite un groupe qui roule à mon rythme. Le vent est hyper fort dans la partie descendante. Avec mon gabarit, je ne dois pas lâcher les roues.
Un peu plus tard, j’accroche le groupe de tête (bon, pour 1 tour seulement). On a l’impression d’être dans un train infernal à 40 km/h !
Le cardio monte haut dans la bosse Dunlop, mais c’est un plaisir de se faire mal dans de telles conditions.
Je lâche ensuite les cadors pour retrouver un peloton plus calme.
Les sensations sont grisantes : c’est la seule course qui transforme le cyclisme sur route en sport de glisse tellement les courbes des virages sont larges et le bitume bien lisse !
Au campement, ça me fait plaisir de voir l’engouement des copains pour l’épreuve et leurs méga-sourires après leurs relais, plus forts que la fatigue !
Bien installés dans le camping-car du Prez, on tape la discute en attendant les relais nocturnes.
Je passe près de 30 mn à rire non-stop, grâce à Lionel, qui me raconte les aventures rocambolesques du club sur le Tour du Pays de Lesneven deux années de suite, ou comment des artistes pas préparés réussissent à faire n’importe quoi parmi les 1ère catégories !
On retiendra que le club s’était doté la 2ème année d’une voiture suiveuse hyper-profilée, à savoir la Coccinelle du magasin Breizh Bikes, notre sponsor, et que cela avait mis une ambiance terrible !
Peu après 23h je suis de retour au paddock à faire le hamster sur le home-trainer.
Les autres équipes présentes avec nous sont au top de la logistique : certains ont le PC avec le classement en live et les talkie-walkie, d’autres ont leur nourriture, des matelas.
De notre côté c’est un peu plus "roots".
Départ dans la nuit à la suite de Lionel (évidemment j’oublie d’activer ma lampe arrière) mais pour ce qui est de l’éclairage, pas de souci le parcours est illuminé !
J’ai l’opportunité d’intégrer un bon groupe dès la côte Dunlop ; on a l’impression d’entrer dans un parc d’attraction, de sauter dans le wagon en marche, excepté que les sensations sont ici mille fois décuplées par la conjugaison de l’effort et de l’adrénaline !
Quel plaisir d’appuyer sur les pédales, de se laisser aller dans les roues, de pencher le vélo dans les virages (tout en évitant les redoutables vibreurs) !
Après 1h de « whaouh que c’est bon ! », je quitte la piste pour laisser la place à Thomas.
De retour au campement suite à une douche chaude (quel luxe !), je sombre dans le sommeil pour 3 heures.
Phil est notre dernier relayeur mais avec son tendon d’Achille, il ne sait pas s’il pourra tenir jusqu’au bout.
Il aime tellement cette épreuve que c’est difficile pour lui de s’arrêter !
Nous somme 2èmes en équipes mixtes de 6 (sur 28) et environ 70 au scratch (sur 471). La 1ère équipe est plus forte que nous, mais on continue de batailler.
A 5h, le réveil est laborieux et je me traîne jusqu’au paddock pour me ré-échauffer.
Emeline est toute fatiguée aussi. On réalise qu’à 6 c’est un peu plus sport qu’à 8 comme l’année dernière.
Ce nouveau relais est magique également, car on assiste au lever du soleil sur fond de ciel bleu nuit.
Je commence à souffrir au fil des tours : l’acide lactique s’accumule dans les jambes. Ceci dit je suis bien plus à l’aise dans la bosse Dunlop (où j’ai même doublé un coureur de l’équipe Bretagne Jean Floc’h 2000 ;-) ) que sur le plat face au vent (où Mister Bretagne Jean Floc’h a mis une énorme mine ; jamais réussi à reprendre sa roue ! ;-)) .
Thomas enchaine, enchanté lui aussi de rouler dans de telles conditions.
Lionel et Cédric sont survoltés. C’est génial de les voir s’extasier sur le circuit, les relances, les relais avec les 1ères cat’…
Ci-dessous, Cédric mène devant Delalande! :-)
A la fin du petit déjeuner dans le camping-car, je me dis que j’y ferai bien une sieste.
Phil a trop mal au tendon, malgré son irrésistible envie de poursuivre, il laissera son dernier relais à Cédric.
A 12h, c’est le 4ème "ride" pour moi : les jambes tirent mais il faut profiter de l’instant présent.
Seul bémol : je ne parviens pas à trouver un groupe à ma convenance durant cette heure, ce qui fait que je mange du vent à plein régime.
Thomas et Cédric concluent nos 24h d’allégresse cycliste.
Nous finissons 2èmes de notre catégorie, et 62èmes au scratch.
L'épreuve est remportée par une des équipes S1NEO, comme l'an dernier.
A peine terminé on a déjà hâte à l’année prochaine, avec plein de nouvelles idées et peut-être 2 équipes ! :-)
Un grand merci à nos coéquipiers/ère, ainsi qu'à l'organisation, pour ce magnifique week-end qui restera parmi les meilleurs vécus sur un vélo de route !
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